Résumé de la 112e partie n En sortant de la bibliothèque, Tuppence rencontre Tony, un ami de sa fille Deborah... Je m'appelle Antony Marsdon, expliqua le jeune homme. — Mais voyons, bien sûr, mentit Tuppence en lui tendant la main. — Je suis content de vous avoir trouvée, Mrs Beresford. Vous comprenez, je travaille dans le même service que Deborah et je vous avouerai qu'il y a un pépin. — Oui ? Quoi donc ? — Eh bien, voyez-vous, Deborah a découvert que vous n'étiez pas en Cornouailles comme elle le croyait, ce qui risque de vous compliquer l'existence... — Quelle barbe ! jeta Tuppence, soucieuse. Comment a-t-elle découvert ça ? Tony Marsdon lui fit un résumé des événements et poursuivit, assez réticent : — Naturellement, Deborah n'a pas la moindre idée de ce que vous faites en réalité. Il toussota discrètement. — Et il est à mon avis important qu'elle continue de l'ignorer. En fait, mon travail est un peu du même genre que le vôtre. Officiellement, je ne suis qu'un débutant au Département du chiffre. Mais j'ai reçu pour instruction d'afficher un fascisme discret, de laisser entendre que j'admire le régime nazi, d'aller répétant qu'après tout ce ne serait pas une mauvaise chose de nous allier avec Hitler et ainsi de suite - et puis de voir comment mes interlocuteurs réagissent... Les idées de la Cinquième Colonne ont contaminé beaucoup de gens, comprenez-vous, et nous devons démasquer ceux qui sont à l'origine de l'infection. «L'infection, elle est partout», songea Tuppence. — Dès que Deb m'a parlé de vous, poursuivit le jeune homme, j'ai pensé qu'il valait mieux que je vienne vous rencontrer tout de suite pour vous prévenir, et essayer de concocter avec vous une histoire qui se tienne. Vous comprenez, il se trouve que je suis au courant de vos activités et que je sais qu'elles sont d'une importance vitale. S'il y avait la moindre fuite, ce serait la catastrophe. Alors j'ai estimé que vous pourriez, par exemple, faire semblant d'avoir rejoint le capitaine Beresford en Ecosse, ou je ne sais où... Vous diriez que, finalement, vous avez été autorisée à travailler là-bas avec lui. — Ça, je pourrais certainement le faire, répondit Tuppence, songeuse. — Vous ne pensez pas que je me mêle de ce qui ne me regarde pas ? — Non, non... Je vous suis très reconnaissante. Un peu inconsidérément, Tony se laissa aller à balbutier : — Je... eh bien... vous comprenez... je... j'aime beaucoup Deborah... Tuppence lui lança un coup d'œil amusé. Avec la guerre, comme il semblait loin, ce monde de jeunes gens empressés que les rebuffades de Deborah paraissaient ne jamais décourager. Et Tony Marsdon en était une assez séduisante réminiscence. (à suivre...)