Résumé de la 131e partie n Sous le regard de Tony un peu gêné, Tuppence se rend chez le Dr Binion, suivant l'instruction trouvée chez la parachutiste... Attendez ici, je vous prie. Le docteur va venir. Sur quoi elle s'en fut, refermant la porte derrière elle. C'était un cabinet dentaire des plus ordinaires, aux instruments vieillots et plutôt mal entretenus. Jetant un coup d'œil au fauteuil, Tuppence sourit à la pensée que, pour une fois, il n'évoquait aucune de ses angoisses coutumières. Certes, elle ressentait «la peur du dentiste ». Mais pour des motifs bien différents que d'habitude... Dans un instant, la porte allait s'ouvrir et le «Dr Binion» ferait son entrée. À quoi donc pourrait bien ressembler le Dr Binion ? Serait-ce un inconnu ? Ou quelqu'un qu'elle connaissait déjà ? Si c'était la personne qu'elle s'attendait plus ou moins à voir... La porte s'ouvrit. Et l'homme qui entra n'avait rien de commun avec celui que Tuppence avait peu ou prou prévu de rencontrer. C'était quelqu'un à qui elle n'avait jamais pensé comme à un suspect envisageable. C'était le capitaine Haydock. Un flot tumultueux de suppositions sur le rôle qu'avait bien pu jouer le capitaine Haydock dans la disparition de Tommy traversa l'esprit de Tuppence, mais elle décida résolument de les laisser de côté : il lui fallait rester en pleine possession de tous ses moyens. Le capitaine allait-il ou non la reconnaître ? La question ne manquait pas d'intérêt. Elle s'était si bien préparée à ne manifester – quelle que soit la personne qu'elle rencontrerait – ni surprise ni curiosité, qu'elle avait la quasi-certitude de s'être, jusqu'à présent, montrée à la hauteur de la situation. Elle se leva et se tint très droite, dans une attitude respectueuse – celle qu'aurait adoptée naturellement une Allemande bon teint en présence d'un représentant de la race des seigneurs. — Ainsi, vous êtes arrivée, dit le capitaine. Il s'exprimait en anglais, et son comportement ne différait en rien de celui qu'il observait de coutume. — Oui, répondit Tuppence. Et, comme si elle présentait des lettres de créance,elle ajouta : — Je suis miss Elton, infirmière. Haydock sourit, comme à une fine plaisanterie. — Miss Elton, infirmière ! Excellent ! Il la scruta d'un œil approbateur. — Vous me semblez parfaite. Tuppence inclina la tête, mais se tut. Elle voulait lui laisser l'initiative. — Vous savez, je suppose, continua le capitaine, ce que vous avez à faire. Asseyez-vous, je vous prie. Tuppence obtempéra. — On m'a dit que c'est vous qui me donneriez des instructions détaillées. (à suivre...)