Résumé de la 4e partie n Le tueur entend l'avertissement des autorités et se doute qu'elles veulent lui tendre un guet-apens sur le «Yosepine»... Il avance ainsi pendant des heures. Il est dans un état physique effrayant, il n'a pas dormi, mangé ni bu depuis qu'il a quitté le bateau italien et sa cavale l'a beaucoup éprouvé, mais cela ne fait rien. Il est soutenu par son idée fixe : retrouver une autre blonde et lui faire payer la trahison d'Amanda. Or, justement, en voici une ! Là, tout en bas, dans cette petite crique, six garçons et filles sont en train de se baigner. Ils sont venus avec un minibus, qui est arrêté sur le chemin de terre. Ils semblent insouciants et, parmi eux, il y a une magnifique blonde. Vraie ou fausse ? Il n'y a pas moyen de le savoir. Mais il décide de passer outre si elle a fait la bêtise de se décolorer, tant pis pour elle. Il renonce également à se rendre sur place. Contre un groupe de six, il devrait faire un massacre et ce n'est pas cela qui l'intéresse, seules les blondes doivent payer. Il va tirer du haut de la falaise. Il était champion de tir à l'armée, cela ne devrait pas poser de difficulté. Le tout est de trouver une position favorable... Domenico Bolognini se déplace accroupi, pour ne pas se faire repérer. Il aperçoit au loin une femme en noir, une paysanne, qui doit habiter la maisonnette toute blanche accrochée au rocher. Est-ce qu'elle l'a vu ? Possible, mais il est peu probable qu'elle ait le téléphone et, même si elle l'a et qu'elle prévient les policiers, avant qu'ils arrivent, il sera loin. Il reprend sa progression... La femme l'a parfaitement vu. Et, si elle n'a pas le téléphone, elle a la radio, un transistor, branché en sourdine, qui diffuse à intervalles réguliers le message d'alerte concernant le tueur. Elle l'a reconnu et elle sait ce qu'elle doit faire. Elle quitte son jardin pour se diriger vers la maison. Non seulement ses vêtements sont noirs depuis qu'elle est veuve, mais ses cheveux aussi ont la noirceur du corbeau. C'est une Monténégrine ; elle appartient à ce peuple farouche qui n'a jamais été vaincu par les Turcs ni même par les nazis. D'ailleurs, durant l'Occupation, elle a pris le maquis et s'est battue aussi férocement que les hommes. Elle revient peu après, avec un fusil de chasse. Elle introduit une balle dans chacun des canons et elle épaule posément. Domenico Bolognini lui aussi est en train de viser un peu plus loin, en direction de la plage. Elle tire. Tandis que le vacarme de la détonation fait fuir les oiseaux, l'Italien fait une sorte de bond avant de retomber allongé sur le ventre. Elle tire de nouveau. Cette fois, il n'a pas de réaction. Il était déjà mort. Elle n'en est pas surprise. Elle a rarement raté son coup. En bas, les touristes poussent des cris affolés. Levant les yeux, ils découvrent une silhouette maigre à la peau mate et à la chevelure d'ébène, qui les regarde calmement, le fusil fumant à la main. C'est fini... Une brune attendait Domenico Bolognini, le tueur de blondes, au bout de son parcours, pour faire justice et venger les innocentes.