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Histoires vraies
Un homme en radeau (3e partie)
Publié dans Info Soir le 16 - 06 - 2009

Résumé de la 2e partie n Les compagnons d'infortune de Joseph Cariou sont dans un état second à cause de la soif, ils hurlent : «A boire»...
Et ils se jettent dans la mer, où ils coulent à pic. En tout, ils sont cinq à mourir de la sorte. Lorsque l'aube du troisième jour se lève, il n'y a plus que trois survivants : Joseph Cariou, un infirmier, qui souffre de terribles maux de ventre, et un tout jeune matelot, qui est incapable de prononcer une parole. Son corps est couvert de multiples écorchures, qu'il suce avec application. Joseph lui demande :
— Cela soulage de boire son sang ?
Le mousse ne répond pas : il continue son manège, replié sur lui-même. Le quartier-maître se tourne alors vers l'infirmier, qui se tient l'estomac, le visage tout blanc. Il lui dit ce qui lui passe par la tête :
— On va nous secourir. La marine est à notre recherche. On va voir arriver un bateau...
L'infirmier porte son regard sur l'horizon désert et soudain, il se met à crier :
— Là, un navire !.. Tu n'es pas canonnier, toi ?
— Si, mais pourquoi ?
— C'est un torpilleur ! Il va nous couler. Tire, mais tire donc ! Tire ou je te tue !
Il se jette sur Joseph, les mains en avant, et tente de l'étrangler. Mais le quartier-maître n'a pas besoin de se défendre. L'instant d'après, l'infirmier se précipite dans l'eau et coule comme une pierre. Ils ne sont plus que deux sur le radeau. Le jeune matelot continue à lécher son sang avec application ; la scène tragique qui vient de se dérouler ne lui a même pas fait lever les yeux. Joseph Cariou s'assied à ses côtés. Il sait que tôt ou tard il va le voir se lever et se jeter dans l'eau.
Lui-même scrute l'horizon, essayant d'oublier la soif qui rend sa bouche dure comme le bois, la faim qui lui tord l'estomac. Mais il n'y a rien en vue et, dans le fond, ce n'est pas surprenant. L'«Amiral Charner» n'a pas eu le temps d'envoyer de SOS et, avec sa radio défaillante, personne ne s'est étonné de son silence. C'est aujourd'hui qu'il aurait dû arriver à Port-Saïd, c'est seulement maintenant que les secours vont partir.
La nuit de nouveau, Joseph Cariou est assoupi dans un sommeil sans rêve lorsqu'un grand cri le réveille, suivi d'un «plouf» sinistre. Puis c'est de nouveau le bruit régulier des vagues : cette fois, il est seul, il est le dernier survivant.
Le quatrième jour se lève pour le quartier-maître. Il n'a ni bu ni mangé depuis soixante-douze heures mais il refuse de se laisser aller. Il doit résister à la tentation de s'endormir pour oublier ses intolérables souffrances physiques. Pour la première fois, il prie. Il prie Notre-Dame-du-Calvaire, protectrice des marins, qui possède un sanctuaire près de Clohars-Carnoët.
Il pense aussi à sa femme, à Maryvonne, qu'il a épousée juste avant de partir pour la guerre et qu'il n'a revue qu'une fois, lors d'une permission, durant laquelle ils ont conçu l'enfant qui va naître. Elle le lui a appris dans la dernière lettre qu'il a reçue d'elle, à l'escale de Rouad. Il l'imagine dans leur petite maison, en pierre du pays avec un toit d'ardoise comme toutes celles du village. Ce sera un fils, il en est sûr et il jure que ce ne sera pas un orphelin. Ne serait-ce que pour lui, il doit vivre ! Et il y a toutes les raisons de garder espoir. Les secours se sont organisés depuis la veille. Les bateaux seront sur place d'un moment à l'autre. Joseph Cariou mobilise toute son attention, toute son énergie. Il faut tenir encore quelques minutes, un quart d'heure, une heure, jusqu'à midi... Et c'est à midi que se produit le miracle. Là, cette traînée noire, il n'y a pas de doute, c'est la fumée d'un navire ! Et elle grossit, elle vient vers lui. (à suivre...)


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