Tony Agpaoa était, au début des années 1970 l'un des guérisseurs philippins aux mains nues les plus connues. En 1971, il réalise un certain nombre d'opérations auxquelles assistent, un médecin, des journalistes et des cameramen pour filmer. Il opère notamment une Américaine, Margaret, qui souffre d'un cancer du sein. L'un des témoins, un journaliste anglais, écrit : «Elle se met torse nu derrière une tenture, puis, les épaules couvertes d'un long châle, gagne la table d'opération sur laquelle elle s'allonge. On distingue sur le sein des nodosités grosses comme des œufs de pigeons. Tony Agpaoa nous invite alors à nous recueillir avec lui, demandant à Dieu de l'assister et de lui permettre de réussir son intervention. Après quelques instants de silence, Agpaoa fait signe aux cameramen qu'ils peuvent commencer le tournage. Le chirurgien psy promène la main au-dessus du sein de la patiente, mais sans la toucher… Puis, tout se passe très vite, sans les films tournés par l'équipe, j'aurais eu des difficultés à reconstituer les événements. Tony prend le morceau d'ouate que lui tend son père. Il le trempe dans une soucoupe d'eau. Il le pose sur l'estomac de la patiente qu'il maintient de la main gauche, tandis que sa main droite presse sur la paroi abdominale jusqu'à ce qu'apparaisse, sous ses doigts, un liquide vermeil… Soudain, il retire un morceau de tissu cellulaire de la grosseur d'une prune… Il dépose l'objet brun-rouge dans une assiette, pour le présenter plus commodément à la malade».