Résumé de la 4e partie n Franck Hamer est engagé par la police pour traquer Bonnie et Clyde qui continuent à commettre des crimes et qui viennent de «libérer» leur complice Ray Hamilton... Cela ne les empêche pas de continuer leurs agressions, émaillées de temps à autre de meurtres gratuits. C'en est trop pour leur compagnon. Ray Hamilton comprend qu'il ne s'en sortira pas vivant et, comme l'a fait son prédécesseur, il déserte. Bonnie et Clyde le remplacent par un bel éphèbe blond, Henry Methvin, qui sort juste de prison. Et l'épopée sanglante continue... Le jour de Pâques 1934, près de Grapevine, au Texas, Bonnie Parker tue au fusil deux policiers motocyclistes, qui les avaient reconnus et pris en chasse. Quelques jours plus tard, Clyde Barrow en abat un autre près de Commerce, en Oklahoma. Après quoi, ils descendent vers la Louisiane, toujours poursuivis par Franck Hamer. Près du village d'Arcadia, une région boisée au charme bucolique, Henry Methvin les quitte brusquement, comme les deux autres. Mais lui ne se contente pas de s'enfuir : il retrouve leur poursuivant, qu'il sait tout près, et il lui donne tous les renseignements pour un guet-apens. Franck Hamer ne laisse pas passer l'occasion. Il recrute tous les policiers de Louisiane qu'il peut, prend de l'avance sur le couple et lui tend une embuscade.Tout se déroule conformément à son plan. A l'approche de la voiture, un camion se met en travers de la route. Clyde freine et s'arrête. Il n'a pas le temps de manœuvrer pour repartir : les policiers surgissent du bas-côté où ils s'étaient cachés et ouvrent le feu sans sommation. Ils ne tirent pas moins de cent soixante-sept balles de gros calibre. Cette fois, c'est bien fini : Clyde Barrow et Bonnie Parker sont morts. Ils ont reçu chacun plus de cinquante balles dans le corps. Lorsqu'on examinera leurs armes, on découvrira neuf encoches sur le fusil à canon scié de Clyde et onze sur le revolver de Bonnie. Jusqu'au bout, elle aura gardé l'avantage. Ainsi s'est terminée leur brève et tragique histoire. Quarante ans plus tard, en 1967, le cinéma immortalisait à tout jamais le couple avec le film Bonnie and Clyde, d'Arthur Penn. Les deux gangsters sont devenus pour la jeunesse de l'époque, en pleine guerre du Vietnam et en pleine contestation étudiante, le symbole de la révolte face à la société. Mais de leur temps déjà, Bonnie Parker et Clyde Barrow ont suscité la fascination de leurs contemporains. A tel point que les autorités les ont inhumés dans deux cimetières différents de Dallas, pour éviter que leurs tombes ne deviennent un lieu de pèlerinage. Cela n'a pas empêché des mains anonymes de venir les fleurir. Elles le sont toujours... A priori, on ne voit pas pourquoi on pourrait admirer ces criminels barbares, qui n'ont fait que tuer pour quelques dollars et parfois pour le plaisir. Pourtant, ils avaient quelque chose que n'avaient pas les autres : ils s'aimaient, et c'est ce mélange d'amour et de mort, presque unique dans l'histoire de la criminalité, qui nous touche encore aujourd'hui. Leur aventure n'est pas très loin de la tragédie grecque. On y sent de bout en bout la présence du destin, la main de ces dieux passionnés et cruels qui mènent les actions des hommes. Aussi, les derniers mots, nous les laisserons à Bonnie Parker, qui évoque, dans sa Ballade de Bonnie and Clyde, leur fin inévitable : «Un de ces jours, ils tomberont ensemble. Sûrement, il y en a qui pleureront Et les flics, eux, se réjouiront. Pour Bonnie et Clyde, ce sera l'éternité»