Un vaste incendie qui a atteint, dans la nuit d'hier mercredi, les limites sud-est de Marseille et qui a provoqué l'évacuation de plus de 200 habitants, a été circonscrit, ce jeudi matin, et un cadre militaire responsable des tirs à l'origine des flammes a été suspendu de ses fonctions. La surface brûlée, «exceptionnelle», est estimée à 1 100 hectares. Environ 120 pensionnaires d'une maison de retraite d'un quartier sud de la ville ont été évacués dans la nuit vers un gymnase, certains parfois encore en pyjama, d'autres en fauteuil roulant. Dans le même quartier, 90 personnes ont dû quitter un centre pour handicapés. Cinq cabanons, une bergerie ont brûlé ainsi qu'une maison en construction voisine. Plusieurs dizaines de maisons dans les quartiers de La Barasse et des Trois-Ponts (est) ont été «léchées» par les flammes. Une polémique a éclaté sur l'origine de l'incendie, alors que plusieurs élus locaux ont vivement dénoncé les tirs de balles traçantes effectués dans le camp de Carpiagne entre Marseille et Cassis, à l'origine des flammes. Dès mercredi, le préfet de la région a dénoncé «l'imbécillité du geste» des militaires à Carpiagne. «L'an dernier, c'était la même chose près du camp de Canjuers (Var), ça avait été le plus grand feu de l'été». Le grand incendie a, en effet, démarré accidentellement à 13h 34 après des tirs d'essai de militaires dans le camp de Carpiagne au-dessus des calanques, selon les gendarmes.