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Alger a frôlé la catastrophe
Incendie spectaculaire au port
Publié dans Liberté le 21 - 01 - 2006

Le feu s'est déclaré dans la station de déballastage de la zone pétrolière. Selon les responsables de Naftec, il a été provoqué par la présence de résidus de fuel dans la mer.
“C'est un périmètre très dangereux”, hurle un responsable de la police. Il ordonne à ses hommes de repousser les journalistes venus aux nouvelles. Derrière lui, une épaisse fumée noire se répand dans le ciel. Elle est nourrie par des colonnes de flammes qui pointent derrière une imposante cuve pétrochimique, érigée au cœur du port pétrolier de la capitale. Il est 12h50 ce vendredi. Depuis une heure, les sapeurs-pompiers tentent de maîtriser l'incendie. Munis de lances à eau, deux soldats du feu s'échinent à refroidir les flancs du grand réservoir. L'équipement de déballastage jouxte des conduites de fuel destinées à l'usage local et à l'exportation. “Si elles sont touchées, tout explosera”, prévient un employé de Naftec, la filiale de raffinage de Sonatrach, implantée à Baraki et gestionnaire des installations. Informés du sinistre, des travailleurs de l'entreprise accourent vers le site. Le poste 138 de la zone 7 fourmille. Policiers, gendarmes, militaires, les renforts arrivent en masse. Des camions de la protection civile déballent à vive allure. Des voitures banalisées défilent aussi. M. Daho Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales fait une brève incursion dans le port. Il s'éclipse sans devoir donner une explication aux reporters. Tenus à l'écart, ces derniers sont dans l'expectative. La récolte est mince. Certains croient savoir qu'il y aurait des blessés. D'autres affirment avoir entendu une explosion. Des photographes affirment avoir vu des flammes à la surface de l'eau. “S'agit-il d'une fuite de gaz ou d'hydrocarbures ?” se demande néanmoins le grand nombre de présents. En dépit d'une forte odeur de fuel, “des voix autorisées” assurent que c'est une conduite de gaz qui a explosé. Ils en veulent pour preuve que la direction du port a procédé à la fermeture du réseau d'approvisionnement aussitôt après le déclenchement du feu.
Risques d'explosion
Gaz ou pétrole, de toute évidence, le problème est sérieux. L'étendue du périmètre de sécurité en est l'illustration. Pour permettre l'arrivée rapide des secours, les services de sécurité improvisent un barrage au bas de la rampe de la Grande-Poste, isolant l'enceinte portuaire du reste de la ville. Dans le port, les zones les plus proches du site en flammes sont vidées de leurs occupants. Des employés de Co-Gral, une entreprise d'huile, sont évacués. L'usine est limitrophe du port pétrolier. Son implantation à cet endroit est mise à profit par les photographes de presse qui grimpent sur sa terrasse pour happer quelques instantanés de l'incendie. Les journalistes ont moins de chance, car à chacune de leurs tentatives d'infiltration dans le périmètre, ils sont refoulés par des policiers armés de matraques. La tension monte. Le mutisme ambiant exacerbe les rumeurs. “Je crois qu'un tuyau a éclaté lors du chargement d'un navire étranger”, dit un travailleur de la zone. Il dit que 6 à 8 travailleurs étaient sur les lieux, mais il n'est pas en mesure de dire s'ils sont tous saints et saufs. En désespoir de cause, une source sécuritaire jointe au téléphone soutient que l'incendie s'est déclaré au niveau de la jetée, au niveau des conduites implantées sous la mer. Selon notre interlocuteur, le poste 138 se distingue par la présence de deux réservoirs, souterrain et en surface. Mais qu'est-ce qui a donc provoqué le feu ? Au terme d'une longue patience, un responsable se confie. Abdelhak Bourouai, directeur général de l'Entreprise du port d'Alger (Epal) est happé par les reporters à sa sortie du site du sinistre. D'emblée, il prévient que ses réponses se limiteront aux mesures prises par ses services pour parer à l'incendie. “Nous avons pris deux dispositions. L'évacuation vers la rade de trois méthaniers et le déploiement de nos remorqueurs pour agir en cas de pollution”, révèle-t-il dans un exposé du plan Orsec mis en application. Harcelé de questions sur l'origine du feu, le DG du port esquisse une explication. Désignant le site de l'incendie de station de déballastage, il pense que le feu a été provoqué par l'inflammation de résidus de fuel qui ont été rejetés vers la mer. Dans le jargon maritime, le déballastage est une opération de vidange consistant au remplissage en eau des cuves d'un méthanier (sans chargement) afin de préserver son équilibre en mer. Une fois le navire arrivé au port en vue de chargement en pétrole, sa réserve en eau est déversée dans la citerne de déballastage. “La cuve a pour rôle de filtrer l'eau afin de la débarrasser des résidus de fuel qui garnissent les fonds des navires et la jeter ensuite dans la grande bleue”, fait remarquer un cadre de Naftec. Or, selon lui, l'incendie qui s'est déclaré sur la jetée montre que l'eau de déballastage n'est pas toujours limpide. “Ou c'est peut-être un bateau étranger qui a vidé son eau avec ce qu'elle contenait comme résidus”, suggère notre interlocuteur avec l'intention manifeste de dégager la responsabilité de la station de déballastage maison.
Ouverture d'une enquête
“Une enquête est ouverte”, tranche le directeur de Naftec, Akli Remini. Rencontré sur le lieu de l'incendie où les journalistes ont été finalement autorisés à entrer, il s'est limité à lire un communiqué manuscrit qu'il a rédigé à la hâte et dans lequel il est précisé que “le feu s'est déclaré à 11h45 sur la sortie vers la mer, au niveau du réseau d'égout de la station de déballastage. L'incendie a été circonscrit, à 13h40, au niveau du plan d'eau et à l'entrée des installations en mer et ce, grâce aux moyens de Naftec et de la protection civile. Il n'y a pas eu de dégâts”. Le fameux plan d'eau est bordé par le rivage escarpé des Sablettes (à l'est d'Alger). Une simple grille sépare la plage du port pétrolier. “Un promeneur a peut-être jeté un mégot dans l'eau. Tout est possible”, suppose M. Remini. Le feu qui a pris en mer s'est propagé dans les conduites des eaux usées et est sorti par les buses, trois au total, dont une située à quelques mètres du réservoir de vidange.
La cuve suscite l'intérêt d'agents de la Police scientifique disséminés à ses alentours. Certains grimpent une échelle encollée à un des pans de la citerne en vue de récolter des indices.
De leur côté, les pompiers finissent leur travail. Plus d'une dizaine de camions sont parqués à l'entrée de la station. Un groupe d'hommes s'affairent autour d'un regard où un tuyau est enfoui. “Nous versons de l'eau pour évacuer les restes de fuel et les gaz pouvant provoquer des explosions”, dit l'un d'eux. Sur le sol, la neige carbonique pulvérisée un peu plus tôt se désagrège peu à peu. Elle est piétinée sous les pas de la foule. L'accident avait de quoi mobiliser toute une armée, tant ses répercussions auraient pu être dramatiques. “Quant il y a un incendie, il y a un réchauffement des matériaux. Les flammes sont également volatiles. Ce qui aurait pu provoquer des explosions”, note le DG du port. En d'autres termes, une catastrophe a été évitée de justesse !
SAMIA LOKMANE


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