Réalité n Les derniers chiffres publiés font état d'une terrible augmentation du nombre d'intoxications alimentaires collectives, soit 60% de l'ensemble des cas enregistrés. Les fêtes familiales, les restaurants universitaires, ainsi que les cantines scolaires sont les premiers à être pointés du doigt. Le manque d'hygiène dans la préparation des plats lors de ces rassemblements qui échappent à tout contrôle des agents des services concernés, demeure la principale cause de ces intoxications collectives. Elles résultent, expliquent les spécialistes, de l'ingestion d'aliments contaminés par un micro-organisme nocif ou un agent pathogène. Un véritable problème de santé publique qui touche plus de 3 000 personnes par an avec un pic en juillet et août, une période très propice au développement de certains germes et à l'augmentation, par conséquent, du nombre de victimes liées aux intoxications alimentaires. La majorité des cas est due à la consommation de gâteaux et de boissons fraîches. Ce chiffre, selon le directeur de la prévention au ministère de la Santé, M. Ouahdi, ne représente que les cas déclarés, c'est-à-dire «les malades qui arrivent aux structures de santé, car beaucoup d'autres consultent des médecins privés ou font de l'automédication». A noter que le traitement d'un seul cas d'intoxication coûte en moyenne 3 000 DA par jour, alors qu'une journée d'hospitalisation revient au minimum à 7 000 DA. La palme d'or des produits incriminés revient aux pâtisseries avec un taux de 50%, suivies des viandes rouges avec 30% puis viennent les œufs largement utilisés pour la préparation de la confiserie au cours de la saison estivale. La consommation des produits laitiers et des produits conservés mal conditionnés est également mise à l'index. Selon une enquête du ministère du Commerce, sur 10 échantillons de dérivés de viandes, de lait et de boissons, 4 sont non conformes aux normes en vigueur, soit un taux de 40%. L'interruption de la chaîne du froid et l'exposition au soleil sont à l'origine de la prolifération des bactéries responsables de la péremption de ce genre de produits. «Beaucoup de commerçants éteignent leurs frigos la nuit et certains n'en possèdent même pas. D'autres, à l'exemple des vendeurs d'œufs, exposent leurs produits au soleil, alors que cela est formellement interdit», souligne le docteur Ouahdi, qui prône la prévention pour faire face à ce phénomène. Enfin, pour le ministère du Commerce, la protection du consommateur est une mission interministérielle. Les ministères de l'Intérieur, des Affaires religieuses, de la Pêche, et de la Santé sont tous appelés à jouer un rôle dans la sensibilisation et la prévention.