Défauts n Les projets de recherche menés au sein de nos universités ont une durée de vie limitée. Ils sont abandonnés au bout de deux à trois ans. De plus, ils sont rarement exploités dans des projets concrets. Telles sont, entre autres, les tares de la recherche scientifique dans notre pays telles qu'énumérées par un responsable du ministère de l'Enseignement supérieur. Selon Hafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique au département de Rachid Harraoubia, qui s'exprimait hier dimanche, lors de l'université d'été organisée par le Syndicat national des chercheurs permanents (Sncp), «sur les 6 085 projets de recherche scientifique menés à l'échelle des universités, très peu sont des valeurs ajoutées». Autrement dit, ils ne sont pas exploités dans des projets concrets. Le principal objectif de leurs auteurs est l'obtention d'une indemnité, a-t-il déploré, cité par l'Agence presse service (APS). Conséquence directe de cette situation, les travaux de recherche sont abandonnés au bout de «deux à trois ans». Selon M. Aourag, nos universités manquent de chercheurs. Sur les 35 000 enseignants universitaires, 21 000 seulement sont des chercheurs, a-t-il fait remarquer, tout en insistant sur la nécessité de créer un système qui permettra «l'émergence de la compétence». A cet effet, le ministère de l'Enseignement supérieur prépare trois projets de loi qui seront soumis au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en septembre prochain, a annoncé M.Aourag. Et de préciser que ces textes de loi sont notamment destinés à améliorer la situation sociale des chercheurs dans le cadre d'une nouvelle politique valorisant l'acte de recherche. Le premier projet de loi, a expliqué le directeur général de la recherche scientifique, concerne le système de contractualisation : à l'avenir, «chaque enseignant sera appelé à présenter, quatre ans après le début de ses travaux de recherche, un rapport». «Tous les projets qui n'apporteront pas un plus à la recherche seront automatiquement rejetés», a-t-il prévenu. Le second texte de loi est, quant à lui, relatif au système d'excellence qui permettra aux chercheurs compétents de bénéficier d'un certain nombre d'avantages. «On pourra ainsi distinguer le chercheur qui a publié 10 livres de celui qui n'a rien fait, ou bien celui qui n'a publié qu'un seul livre de celui qui a plusieurs brevets», a commenté M. Aourag. S'agissant du troisième projet de loi, il a trait au système de mobilité qui vise à faire bénéficier les chercheurs de stages au sein de nos universités. Dans le cadre de sa nouvelle politique, le ministère de l'Enseignement supérieur compte également encourager les jeunes chercheurs à travers la mise en place de «laboratoires de jeunes chercheurs», a conclu le directeur de la recherche scientifique.