Vocation n «L'art de bien former les caractères d'écriture peut être considéré comme une science.» Exposition et conférences-débats sont prévues à Médéa cette semaine pour s'en persuader et faire aimer cet aspect de la culture aux très jeunes. Après Djelfa, c'est au tour de la wilaya de Médéa de s'ouvrir aux exigences modernes en rassemblant plus de cinquante artistes en un seul endroit, du 27 au 30 juillet. Ainsi, lundi a été donné le coup d'envoi officiel de la manifestation qu'organise l'association Errakim (Association de promotion de l'artisanat et des arts plastiques), présidée par Djamel Fekhar ; une exposition, un concours et des conférences sont consacrés à cet art dans toute son étendue. Les ateliers pratiques devant se tenir ce mercredi donneront à voir les techniques qui, elles-mêmes, jugeront des travaux réalisés. L'événement met également en exergue «El Qods, capitale de la culture arabe», selon les vœux du président de la République, et cela a été rappelé par les nombreux intervenants à l'inauguration, au niveau de la salle de conférences sise à la maison de la culture Hassen-Hassani. Cette 5e édition, qui se tient à Médéa ville, se transforme donc en édition arabe avec la participation de pays comme la Palestine, la Syrie, la Tunisie, la Libye et l'Egypte aux côtés de l'Algérie, pays hôte. «Mecque des calligraphes arabes», comme le dit si bien un des responsables, la manifestation a reçu le soutien de nombre de sponsors des secteurs public et privé. Le céramiste, Ould Ramoul Ali, 58 ans, qui a fait des études en arts plastiques, à Paris, ainsi qu'à l'Ecole de céramique, sous la houlette des professeurs Hury et Guillot dans les années soixante-dix, a présenté une œuvre avec de la calligraphie incrustée dans la céramique. «J'ai voulu représenter une large facette de l'art algérien tels la tapisserie et le travail du cuivre dans une seule œuvre», dira-t-il avec fierté. Il reconnaît que la wilaya de Médéa veille au développement de l'artisanat. «Le wali a donné des locaux aux artisans, dix pour les céramistes, comme il permet que nombre d'édifices publics portent la trace du travail de l'artisan de Médéa», précise M. Ould Ramoul. Depuis la première manifestation, en 2005, que de chemin parcouru !, selon M. Fekhar, président de l'association. «17 wilayas étaient présentes en 2005 alors que 2009 permet de voir des artistes arabes aux côtés de la soixantaine d'Algériens. Ces journées vont permettre à nombre de nationaux de se frotter aux artistes venus des pays arabes frères», a-t-il déclaré. Des conférences tenues en marge de ces journées permettent d'approfondir les connaissances théoriques et pratiques. Ainsi, le professeur Magda Saadeddine (Egypte) aborde «l'Histoire de l'écriture arabe à travers les siècles», et ce mercredi «L'histoire de l'art musulman». D'autres conférenciers aborderont différents aspects liés à la calligraphie arabe ; Amar Mounji (Tunisie) traitera des «Secrets de l'écriture kouffie», Farouk Haddad (Syrie) évoquera les techniques de composition ainsi que les qualités de papier pour la calligraphie arabe. Richesse thématique portant même sur les types d'encre avec l'intervention prévue jeudi sur «Les techniques de préparation des encres» que donnera le Palestinien Ahmed El Asmar. Nul doute que cette 5e rencontre connaîtra un franc succès.