Offensive n Les combats entre forces de l'ordre et islamistes radicaux ont fait au moins 260 morts, selon les autorités qui assurent mener l'assaut final contre le chef spirituel des «talibans». Les affrontements se sont poursuivis dans la nuit de mardi à mercredi à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria. Des témoins ont entendu toute la nuit des tirs dans certains quartiers de la ville, où les affrontements de lundi dernier ont fait plus de 200 morts. «ça n'a pas arrêté. A mon avis les combats ont été favorisés par la lune qui éclairait bien. Et puis les tirs ont cessé vers 04h 30 (03h 30 GMT) dans le quartier Bayan», a déclaré un habitant de la ville. Des affrontements ont été ensuite signalés à Ungwani Shamu, un quartier voisin à environ un kilomètre des bases des extrémistes «talibans». «J'entends des coups de feu de temps en temps. On ne peut pas sortir, c'est trop dangereux. Je pense que les militaires traquent les extrémistes», a poursuivi ce témoin. Les forces de l'ordre ont lancé, hier, mardi, une vaste offensive pour venir à bout de la secte islamiste dirigée par Mohamed Yusuf. L'armée a notamment bombardé au mortier une mosquée, considérée comme un repère de «talibans», ainsi que le domicile de Mohammed Yusuf à Maiduguri. «Nous ne savons pas s'il a été tué ou s'il a pu s'échapper», a confié un policier. Juste avant son départ, hier, mardi, pour le Brésil, le président Umaru Yar'Adua avait affirmé que «d'ici à la fin de la journée, tout serait rentré dans l'ordre à Maiduguri», berceau des fondamentalistes. «L'opération que nous avons lancée nous en débarrassera une fois pour toutes», avait-il affirmé. Il a également réaffirmé sa détermination à affronter «de manière décisive tous ceux dont les croyances et actions erronées font la promotion de la violence et le mépris des droits des autres, tout en sapant la paix, la stabilité et la sécurité nationales». Le conseiller spécial du président sur les médias a, pour sa part, affirmé que le président a ordonné qu'aucun effort ne soit ménagé pour identifier, arrêter et juger les leaders et membres des sectes impliquées dans les attaques. Composée essentiellement d'étudiants en rupture d'université, la secte comptait à ses débuts environ 200 membres, mais sa taille actuelle est inconnue. A l'instar de l'ancien régime taliban en Afghanistan, elle veut instaurer un Etat «islamique pur» dans le nord du Nigeria. Les violences dans le nord du Nigeria ont éclaté dimanche dernier, quand des islamistes de la secte «taliban», appelée en langue haoussa «boko haram» (l'éducation occidentale est un péché), ont tenté d'attaquer un poste de police dans l'Etat de Bauchi. Elles se sont ensuite propagées dans la région, touchant en tout quatre Etats : Bauchi, Borno, Kano et Yobe. Selon un expert occidental du renseignement, toutes ces attaques étaient «coordonnées». Le bilan provisoire de trois jours de violences est d'au moins 260 morts.