Jugée pour avoir mis un pantalon et risquant la flagellation, la journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein se dit «prête à recevoir 40 000 coups de fouet». Elle a été arrêtée le 3 juillet dans un restaurant de Khartoum avec 12 autres femmes pour «tenue indécente», alors qu'elle portait un pantalon large et une longue blouse. «Je suis prête à toutes les possibilités. Je n'ai absolument pas peur du verdict», a-t-elle déclaré. C'est en vertu de l'article 152 du code pénal soudanais, qui prévoit une peine de 40 coups de fouet pour quiconque «commet un acte indécent ou un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents», que Mme Hussein va être jugée. «Mon principal objectif, c'est de supprimer l'article 152», dit-elle. «Cet article est contraire à la Constitution et à la charia». «Si certains se réclament de la charia pour flageller les femmes en raison de ce qu'elles portent, qu'ils me montrent les sourates du Coran ou les hadiths qui le stipulent», lance-t-elle. «Et si la Cour constitutionnelle juge que l'article est conforme à la Constitution, je suis prête à recevoir non pas 40, mais 40 000 coups de fouet». Demain, mardi, Mme Hussein compte porter les vêtements qui l'ont menée devant la justice.