InfoSoir : Que dites-vous du public cherchellois ? Mme Kara Turki : J'adore ce public. La preuve est que c'est la 3e fois que je me produis à Cherchell devant ce public qui me donne du courage quand je suis sur scène. D'ailleurs, j'adore tout mon public peu importe la région du pays dont il est originaire car je découvre de plus en plus que cet art andalou et hawzi qui avait tendance à reculer, recommence à reconquérir son public âgé et jeune et à renouer avec cette partie de notre patrimoine. On parle déjà de Kara Turki, l'école Modestement parlant, je dirai que je ne suis pas encore arrivée au bout de cet art ou l'on apprend toujours. J'ai eu la chance d'être issue d'une grande famille d'artistes, d'avoir fait les deux écoles de Tlemcen puis d'Alger et d'avoir aussi bénéficié de ce don de Dieu. Des projets ? Outre des tournées à travers le pays et à l'étranger, je prévois un nouvel album hawzi qui paraîtra durant le ramadan et un autre après. Que dites-vous d'un statut pour l'artiste ? Ce sera une grande bouffée d'oxygène pour nos vrais artistes qui seront, d'après moi, mieux organisés et encadrés. L'artiste malheureusement est actuellement égaré et c'est désolant. Un mot pour les lecteurs d'InfoSoir ? Je voudrais dire à mon public que la musique andalouse est très riche et personnellement, je ne peux me passer de cet art du patrimoine. Je conseille à toute personne d'écouter cette musique car, même si elle ne l'aime pas, elle finira par l'apprécier. C'est un art propre et ayant ses objectifs. J'ai toujours dans mon cœur les anciennes écoles à l'image de Abdekrim Dali, Saadek Bedjaoui, Dahmane Benachour, Meriem Fekay, Fadhila Dziria et bien d'autres encore. L'association Errachidia l L'association de musique andalouse Errachidia a été créée en 1977 par de jeunes musiciens de Cherchell qui ont opté pour cette appellation en référence à l'antique école coranique de 1932. Elle a formé sa première classe en 1981. Selon Mustapha Belinguer «l'association dispense des cours de musique pour jeunes âgés entre 8 et 14 ans qui passe d'abord par la chorale puis des cours d'instrument assurés par des professionnels du luth, de la kouitra, de la mandoline, du violon, de la guitare et de la derbouka». L'association a participé à des soirées et des festivals dont récemment le festival turque de la musique andalouse où l'Algérie était présente parmi 35 pays à Istanbul.