Décision n L'aventure de l'ancien Cristolien qui a décidé de quitter le plus vieux club algérois, pourrait s'avérer éphémère. InfoSoir : D'abord, peut-on savoir qu'en est-il de votre situation au sein du club ? M. Mokdad : Je vais, peut-être, vous surprendre, mais j'ai décidé de quitter le MCA. Les dirigeants n'ont pas tenu leur promesse de nous régulariser, j'ai donc décidé de partir. Dommage, car je voulais sincèrement vivre l'aventure au Mouloudia, mais il y a certaines personnes qui ont tout fait pour que je parte. Que s'est-il passé exactement ? Nous étions en réunion avec les responsables du club pour essayer de trouver une solution à notre problème. Tout se passait bien, mais il y a une personne qui a fait irruption dans la salle pour nous donner des noms d'oiseaux. J'ai trouvé cela indécent et je pense qu'il a poussé le bouchon un peu trop loin. Pouvons-nous savoir qui est cette personne ? C'est Laggoune. Il s'en est pris à nous et nous a dit : «Partez le Mouloudia n'a pas besoin de vous.» Que voulez-vous faire ? C'est décidé, nous allons repartir en France et je vais entamer les démarches pour résilier mon contrat. Que comptez-vous faire ? Je vais saisir la fédération pour régler mon cas. Je n'en peux plus. Je suis venu au Mouloudia car j'ai pensé que j'avais affaire à des gens qui respectent l'homme d'abord. Malheureusement, je me suis rendu compte que la direction de ce grand club est loin d'être à la hauteur. Je ne suis pas en train de quémander mon dû, c'est mon droit et puisqu'ils n'ont pas pu tenir leur parole, je n'ai qu'à faire mes valises et repartir d'où je suis venu. Votre décision est-elle irrévocable ? Malheureusement oui. Je ne peux pas rester un seul instant de plus. La façon avec laquelle il m'a parlé m'a vraiment fait de la peine. Mon éducation ne me permet pas de lui répondre, mais il faut qu'il sache que même mon paternel ne m'a jamais parlé sur ce ton. Je ne l'accepterai jamais. Les responsables assurent que vous allez être régularisés au courant de la semaine… Ils peuvent dire ce qu'ils veulent. Nous ne sommes pas à notre première promesse. Lorsque j'ai signé le contrat, on m'a dit que j'encaisserai mon argent dès mon retour, c'est-à-dire lorsque l'équipe reprendra les entraînements le 1er juillet. Je n'ai rien vu venir, puis on m'a dit que je toucherai mon argent lorsque Bouabdellah arrivera. Une fois mon coéquipier là, on nous sort une autre histoire. On nous a affirmé que l'argent sera disponible avant le départ de l'équipe en Pologne pour le stage. Encore rien. Vous étiez aussi sur le point de boycotter le stage, n'est-ce pas ? Tout à fait. Mais à la dernière minute, nous avons décidé de partir avec l'équipe en Pologne pour montrer notre bonne foi. Les dirigeants nous ont promis de régler le problème dès notre retour de stage. Il n'en est rien et ce n'est pas tout… Qu'y a-t-il encore ? J'ai passé deux semaines dans un appartement sans eau ni électricité. Vous trouvez cela normal ? Nous avons accepté cette situation car nous pensions que cela était provisoire, mais il n'y a eu aucune amélioration. Je ne pense pas qu'il y aura plus patients que nous. Qu'allez-vous faire maintenant ? C'est simple, je rentre chez moi, mais pas avant d'avoir réglé ma situation. Je vais passer à la fédération pour trouver une solution à la résiliation de mon contrat et je suis même prêt à déposer plainte s'il y a des réticences. Qu'avez-vous à ajouter ? Croyez-moi, ce n'est pas de gaieté de cœur que j'ai pris la décision de retourner en France. Je ne veux pas que l'on tente de me convaincre car dans ma tête je suis partant. Je n'ai aucun problème avec les supporters qui m'ont, dès le départ, bien accueilli, mais les limites ont été franchies. Je ne peux plus supporter. Après avoir annoncé son départ Panique au QG du Doyen l La réunion d'hier après-midi entre les responsables du MCA et les joueurs émigrés a tourné au vinaigre. Ces derniers sont sortis très énervés après les propos tenus par le président de la Commission des jeunes catégories, Ahmed Laggoune. D'ailleurs, Abdelmalek Mokdad n'a pas hésité à réagir en déclarant qu'il quitte le MCA et retournera en France. C'est le cas aussi de Khenniche qui constitue le sujet de discorde puisque la direction du vieux club algérois compte s'en débarrasser. Bouabdellah, de son côté, n'a pas affiché clairement sa position. Lui veut tout simplement être payé pour reprendre les entraînements. Après cet épisode, la direction du Mouloudia essaye de minimiser l'affaire. Les responsables affirment que le joueur n'ira nulle part et qu'ils envisagent de régler définitivement le problème financier dans les prochains jours. Pour sa part, l'entraîneur Alain Michel réitère son souhait de régler cette affaire surtout que l'équipe a besoin des services de tout son contingent. «Bien sûr que nous avons besoin de ces joueurs si nous voulons réaliser une bonne saison. Ils étaient intéressants durant tout le match. Une équipe n'est pas un ensemble de onze joueurs. Aujourd'hui, je n'avais pas un défenseur de plus surtout après avoir fait rentrer Khedis au milieu du terrain. Essaïd n'était pas encore qualifié ainsi que les absents que l'on connaît. Tout cela démontre bien que nous avons besoin d'un groupe élargi. Il ne faut pas se tirer une balle dans le pied. Nous n'allons pas supprimer des joueurs alors que nous les avons déjà chez nous. Nous avons besoin de récupérer nos blessés et les joueurs qui sont grévistes», nous dira le coach des Vert et Rouge.