Samir Beloufa, l'ancien Milanais, reste toujours attaché à son pays. Il était le premier à accepter le maillot des Verts, alors qu'il avait la possibilité de jouer pour les Bleus de la France. Dans cet entretien, il confirme l'information parue dans notre édition d'hier, à savoir qu'il est prêt à venir tenter une expérience dans le championnat algérien. Liberté : D'abord, peut-on savoir que devient Samir Beloufa ? Samir Beloufa : Je salue les Algériens avant toute chose. Vous savez que j'étais au club suédois de Helsingborgs IF l'année dernière. Je l'ai quitté pour des raisons personnelles et j'essaye de retrouver les sensations des terrains. Comment évaluez-vous votre expérience en Suède ? Je dirai qu'elle était très positive, notamment lors de la première année. J'étais titulaire à part entière et j'ai joué la plupart des rencontres de ce championnat. Après, il y a eu un changement au sein du staff technique, ce qui m'a valu des apparitions éphémères. Cela n'avait rien à voir avec le côté technique, car sans prétention aucune, j'étais meilleur que ceux que l'entraîneur faisait jouer. Il avait des préférences pour des joueurs suédois et cela je ne l'ai pas accepté. Depuis, ma relation avec cet entraîneur est devenue tendue et c'est pour cette raison que j'ai décidé de quitter ce club. Nous avons annoncé dans notre précédente édition que vous étiez prêt à tenter une expérience en Algérie, d'abord confirmez-vous cette information ? Oui je le confirme. Je suis à l'écoute des propositions qui viendront d'Algérie. J'ai parlé avec Slimane (Ousmaïl) et Boula (Boulanouar Hocini) sur le sujet. Je suis ouvert à toute proposition et l'Algérie reste tout de même un challenge très intéressant. Et que connaissez-vous du championnat d'Algérie ? Pour être sincère avec vous, je ne connais pas assez. Toutefois, j'ai une grosse idée sur les gros clubs d'Algérie. Je pense que c'est un challenge très intéressant qui permettra à tout joueur de rebondir. Il y a vraiment une possibilité de réussir quelque chose de positif dans certains clubs. Depuis quand êtes-vous intéressé de venir jouer en Algérie ? Il faut savoir que depuis que Slimane et Boula m'ont en parlé, l'idée a germé dans mon esprit. Je me suis dit, tiens pourquoi pas une expérience dans mon pays. Mais je ne vous cache pas que lors des derniers mois, je n'avais pas le football dans la tête, car j'étais préoccupé par quelques priorités familiales. Même pour évoluer en Europe, je n'ai pas trop pensé. Hamdoulah, maintenant j'ai réglé mes problèmes et je suis à l'écoute pour reprendre le chemin du terrain. Depuis votre dernier passage en équipe nationale, on n'a plus entendu parler de vous. Vous n'avez tout de même pas coupé les ponts avec l'Algérie ? Pas du tout. Je suis toujours en contact avec l'entraîneur national Rabah Saâdane et le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. N'oubliez pas que j'ai passé de beaux moments durant ma carrière avec l'équipe nationale et je garde toujours un bon souvenir. L'histoire retiendra que Beloufa a porté le maillot d'Algérie et a participé à une CAN et cela est une grande fierté pour moi et pour ma famille. Peut-on savoir quelle est la principale motivation qui vous encourage à venir tenter une expérience en Algérie ? J'ai 29 ans, donc, je peux encore donner sur un terrain de football. L'opportunité de jouer en Algérie m'offre la possibilité de rebondir et de retrouver mon niveau. Hamdoulah, ce que j'ai enduré se trouve derrière moi. Les blessures sont désormais conjuguées au passé et si l'occasion se présente pour moi de venir jouer en Algérie, je le ferai avec une grande fierté. On évoque votre nom du côté du MCA, y a-t-il quelqu'un de ce club qui vous a contacté ? Je ne vais mentir là-dessus, aucun dirigeant du MCA ne m'a contacté. Cependant, je vous révèle que j'ai discuté avec l'entraîneur (Alain Michel), mais c'était dans un cadre amical. Il m'a demandé où j'en suis physiquement, ma situation professionnelle et d'autres choses. Il ne m'a jamais dit qu'il souhaitait m'avoir au sein de son équipe. Et si l'on vous propose de venir au MCA, quelle sera votre réponse ? Pourquoi pas. Je sais une chose, c'est que ce club est l'une des grosses pointures du championnat algérien. J'étudierai certainement une proposition s'il y en a une. Avez-vous des contacts en Europe ? Sincèrement, je ne veux pas en parler trop tant qu'il n'y a rien de concret. C'est vrai que j'ai des touches çà et là, mais en tant que joueur expérimenté, cela ne sert à rien d'avancer quoi que ce soit. Parlons maintenant de l'équipe nationale, certainement l'ambiance des Verts vous manque, n'est-ce pas ? Et comment ? J'ai suivi les matches de l'équipe nationale retransmis à la télévision. Les joueurs méritent un chapeau bas pour les performances qu'ils ont réalisées. Sincèrement, ils ont réalisé un parcours presque parfait et j'espère que cela se poursuivra. Vous étiez, avec Antar Yahia, les premiers joueurs à avoir bénéficié de la loi des binationaux ; avez-vous des regrets d'avoir choisi l'Algérie, alors que vous étiez proche de l'équipe de France ? Des regrets ? jamais. C'est vrai que j'étais en équipe de France des U21 lorsque j'ai pris la décision de choisir le maillot d'Algérie, mais à aucun moment je ne regrette ma décision. Je suis fier d'avoir porté le maillot de l'Algérie et d'avoir participé à la CAN en Tunisie. C'étaient des moments très forts en émotions. D'autres joueurs binationaux vont bénéficier d'une nouvelle loi, qu'avez-vous à dire là-dessus ? C'est une très bonne chose pour l'équipe nationale et pour les joueurs aussi. Lorsque vous aurez des joueurs qui arrivent de championnats relevés, cela ne sera que bénéfique. Il faut savoir qu'il existe beaucoup de joueurs de valeur en Europe, mais qui n'ont pas l'opportunité de s'exprimer. Donc, vous encouragez cette initiative… Il faut savoir une chose, porter le maillot national est une fierté particulière. Lorsque vous avez tout un peuple derrière, qu'avez-vous à demander de plus. J'espère que l'équipe nationale continuera avec la même dynamique et se qualifie en Coupe du monde. Avez-vous un message à adresser à vos ex-coéquipiers de l'équipe nationale ? Je leur dirai que je suis très fier de ce qu'ils ont fait. Je les félicite et je souhaite qu'ils aillent au bout de leur dessein. Sincèrement, ils le méritent amplement. Et qu'avez-vous à dire à vos admirateurs pour conclure ? Je retiens que ce qu'ont fait nos supporters en Tunisie en énorme. Il y a une ambiance extraordinaire qu'on ne trouve pas même en Europe. Ce n'est pas la même ferveur. Voir ce qui s'est passé, en Algérie et même en France, après la victoire face à l'Egypte montre que le peuple algérien mérite une grande équipe nationale. M. A.