Envolée n À une quinzaine de jours seulement du ramadan, les prix de la viande en général et de la viande blanche en particulier connaissent une flambée inexpliquée. Les citoyens commencent déjà à avoir le tournis en constatant les prix des produits avicoles affichés sur les étals. «On dirait que les prix augmentent au fur et à mesure que le ramadan approche !», s'exclame un retraité rencontré au petit marché d'El Biar. En effet, en l'espace de quelques jours seulement, le prix du poulet a connu une hausse de près de 100 DA, passant ainsi de 280 DA à 380 DA, voire 430 DA le kg dans certains marchés de la capitale. Cette hausse a également touché le prix de la viande de dinde qui avoisine, elle aussi, les 600 DA le kg. Ce qui frappe dans les prix de vente du poulet, c'est la différence des tarifs pratiqués d'un marchand à l'autre. À El Biar par exemple, deux commerçants affichent des prix dont les marges sont très importantes. La distance entre les deux commerçants en question n'est pourtant que de quelques dizaines de mètres, toutefois, l'un propose le kilo de poulet à 430 DA alors que le deuxième le propose à 330 DA. La plupart des marchands de produits avicoles interrogés sur cette augmentation vertigineuse des prix du poulet, de la dinde ainsi que des œufs, ont répondu que cela est dû à la cherté des aliments du bétail et leur indisponibilité sur le marché algérien ces derniers mois. D'autres expliquent cette envolée par l'arrêt momentané de la production cet été, vu la multiplication des risques sur cette activité. Ainsi les quantités de poulet livrées sur différents marchés sont insuffisantes vu l'augmentation de la demande pendant cette période estivale. «L'aliment destiné à la volaille est très cher ces derniers mois et il est difficile de se le procurer», estime un marchand de produits avicoles à El Biar. Les marchands de volaille déclinent toute responsabilité dans cette flambée sans précédent et se disent victimes, eux aussi, en se déclarant pénalisés tout autant que les consommateurs, par cette subite augmentation. Chaque intervenant jette ainsi la responsabilité sur l'autre. Pourtant, ces explications ne tiennent pas la route, vu que la flambée des prix n'a pas uniquement touché le prix de la viande blanche mais tous les autres produits alimentaires. Ainsi il est aujourd'hui difficile de cerner les véritables raisons de cette flambée. Ce qui est certain c'est que le simple citoyen demeure toujours la victime de l'envolée des prix à l'approche du mois sacré. La viande blanche qui a remplacé dans de nombreux foyers depuis quelques années la viande rouge dont le prix a pris des ailes, risque d'être, elle aussi, radiée du panier algérien déjà bien léger. Quelles que soient les raisons de la flambée des produits avicoles, cette filière est en pleine crise, et les professionnels du domaine ont tiré plusieurs fois la sonnette d'alarme dans l'espoir d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la situation dramatique du secteur.