Les travailleurs non voyants, notamment ceux de l'Enabros, s'inquiètent de leur avenir professionnel. Lors d'une réunion tenue ce matin en présence de Sidi Saïd, SG de l'Ugta, ils ont exprimé leurs préoccupations en relation principalement avec la menace de fermeture qui plane sur leur entreprise, mais aussi les conditions de travail d'une manière générale et l'insertion professionnelle des jeunes handicapés. Pour Sidi Saïd, les non-voyants «ont juste besoin d'être écoutés», a-t-il indiqué en prélude à une réunion qui s'annonçait serrée avec les ouvriers del'Enabros. En effet, cette entreprise qui fabrique des balais et emploie plus de 1 000 ouvriers principalement des non-voyants, est menacée de fermeture. A l'heure où nous mettons sous presse, les représentants de ces travailleurs sont encore en réunion avec le patron de l'Ugta afin d'amorcer une sortie de crise et trouver un accord pour leur dossier pendant depuis plus d'une année. A en croire les déclarations du SG de l'Ugta, un accord a été déjà trouvé sur les principales revendications, sans donner plus de détails. Les travailleurs affirment, de leur côté, que si les autorités ne répondent pas à leurs revendications qu'ils jugent légitimes, ils vont maintenir la contestation et menacent de recourir à la rue pour hausser le ton. Ces ouvriers qui s'inquiètent de leur avenir professionnel, ont entamé un mouvement de contestation depuis qu'une décision de fermeture de l'entreprise a été notifiée verbalement en février dernier. Mais aucun document officiel n'a été émis pour appliquer cette décision. Ce matin au niveau du siège de la centrale syndicale, où de nombreux policiers étaient postés à l'entrée de l'imposant siège, environ une cinquantaine d'ouvriers de cette entreprise étaient rassemblés. Ils demandent aux autorités de «maintenir l'entreprise quelles que soient les circonstances» pour sauver les milliers d'emplois. Les revendications urgentes des non-voyants concernent le versement avant le mois sacré du ramadan, annoncé pour le 22 du mois en cours, des arriérés de salaires des mois de juillet et août et les allocations familiales. «Nous avons des familles à nourrir», se plaint l'un d'eux. Mais les principales revendications ont trait à l'avenir professionnel de ces ouvriers si la décision de fermeture de l'entreprise venait à être confirmée. «Nous demandons la somme de 150 millions de centimes pour les départs volontaires, 50 millions de centimes pour les départs à la retraite et l'insertion professionnelle dans les administrations et entreprises publiques pour les jeunes handicapés», a indiqué Slimane Merabti, un non-voyant et syndicaliste. «Nous n'avons aucune garantie pour les départs à la retraite surtout pour les plus de 50 ans. La même situation se pose pour les garanties des départs volontaires», affirme un autre. Cependant, les jeunes handicapés travaillant dans cette entreprise, sont les plus menacés. Puisque selon les déclarations des responsables de l'organisation syndicale Ouksani Lakhdar, «les départs volontaires seront rémunérés à hauteur de 300 000 dinars». Une indemnisation jugée illusoire par ces ouvriers qui évoquent la cherté de la vie. Toutefois, selon nos informations, l'entreprise en question souffre d'une «dette interne impayée depuis 2004 représentant un montant équivalant à 67 jusqu'a 100 mois de salaires».