Retombée Le cours actuel du blé sur le marché mondial pourrait avoir des incidences sur les ménages. Une intervention des pouvoirs publics sur le prix de la farine et les intrants pour la production du pain, c?est ce qu?exigent les boulangers pour amortir des pertes occasionnées par l?envolée des cours du blé sur le marché mondial. Cette requête fait partie d?une plate-forme établie lors d?une réunion extraordinaire tenue, hier, samedi, à Alger par le comité national des boulangers et pâtissiers algériens. Arguant des pertes considérables, ils souhaitent que «des mesures urgentes soient prises par les pouvoirs publics». Selon le secrétaire général du comité M. Benabdesslam, «les boulangers ne peuvent plus attendre». La corporation vit une véritable crise depuis le mois de décembre, puisque le prix du blé tendre destiné à la production de la farine de la panification a connu une augmentation de 77 %, passant, en l?espace de six mois, de 130 dollars à 230 dollars la tonne. «La hausse qui touche le gaz, l?électricité, l?eau, la levure, le sel, les charges fiscales et parafiscales n?a pas été suivie par celle du pain». Ce que M. Benabdesslam ne souhaite pas. «Cela pénaliserait le consommateur», estime-t-il. Mais si l?Etat n?intervient pas au niveau du prix de la farine, l?augmentation du prix du pain n?est pas à écarter. Cependant certains boulangers n?ont pas hésité à passer à l?acte. Ainsi, plusieurs d?entre eux ont fixé unilatéralement le prix du pain à 12 DA, «un acte passible de poursuites judiciaires», avertit le directeur général de la régulation et de l?organisation des activités au ministère du Commerce, M Yahiaoui. «Le prix du pain est fixé par le décret exécutif de 1996». Et d?indiquer clairement le tarif de ce produit. Ainsi, pour la baguette de 250 g le prix a été fixé à 7,50 DA, celui du pain amélioré a été arrêté à 8,50 DA, la baguette de 250 g. Concernant la crise que vivent les boulangers, M. Yahiaoui affirme que l?Etat mesure l?ampleur de la situation. A cet effet, une rencontre a été organisée pour permettre aux représentants de cette corporation d?exprimer leurs préoccupations. Il a rappelé, à cet effet, que le gouvernement a demandé à l?Oaic et à l?Eriad de maintenir les prix de la farine à 2 000 DA le quintal, tel qu?indiqué par l'exécutif de 1996. Mais l?augmentation a eu lieu. Selon lui, «elle est l??uvre des importateurs et minotiers privés». Les autorités ne peuvent malheureusement rien faire, puisque depuis 1997 l?importation de blé n?est plus un monopole de l?Etat. «En dépit de cette augmentation, le prix du pain reste inchangé». Ainsi, selon M. Yahiaoui, le citoyen doit aviser les services de contrôle des prix, la gendarmerie et la sûreté nationale au cas où des boulangers auraient bafoué le prix réglementaire du pain, produit de base des Algériens. Il se vend plus de trente millions de baguettes par jour.