La crise que connaît la filière lait ces dernières semaines n'a pas encore été solutionnée que les boulangers décident de monter au créneau. Ces derniers menacent même de recourir à la grève si leurs revendications ne sont pas prises en charge. Ces menaces sont même devenues cycliques. Il est vrai que les boulangers ont déclenché des grèves en 2004 et 2005, et ont menacé d'y recourir l'année dernière. L'augmentation des prix des céréales, notamment, le blé au niveau du marché mondial est parmi les premières causes directes du mécontentement des boulangers qui se sont trouvés face à l'augmentation de prix de la farine. Ces derniers revendiquent en premier lieu la libéralisation des prix du pain en se basant sur le fait que le prix actuel qui est 8.50 DA ne correspond pas aux changements que vit notre pays dans le contexte de l'ouverture sur le marché mondial et la préparation de l'entrée de l'Algérie à l'OMC. Ils se plaignent en effet des conditions dans lesquelles ils exercent. Ils estiment que l'augmentation des charges, du prix de l'eau, de l'électricité et du gaz a rendu leur activité moins rentable. Aussi, le comité national des boulangers affilié à l' UGCCA revendique non pas une augmentation du prix de la baguette mais un soutien direct des produits qui entrent dans la fabrication du pain et conserver ainsi une marge bénéficiaire "acceptable" sans pénaliser le consommateur. Pour rappel, la dernière rencontre entre le comité national des boulangers et le ministère du Commerce avait conclu que la baguette ne coûtera pas plus cher mais les boulangers seront indirectement soutenus par les pouvoirs publics. Et cela avec une commission mixte qui planche sur le dossier pour définir les modalités pratiques de cette aide indirecte. L'appel à la grève de deux jours, lancé en 2005 avait été entendu par une grande majorité d'artisans qui avait baissé rideaux pendant 48 heures. A l'issue de cette grève, les autorités avaient jugé bon de préciser qu'il n'y aura pas d'augmentation de prix du pain et que l'Etat garantit la fourniture de la farine aux boulangers sans hausse du prix de ce produit. D'autre part, il est à signaler que plusieurs intrants dans la fabrication du pain ont connu des augmentations depuis 1996, notamment, les charges sociales qui ont augmenté de 10%". Les boulangers estiment que leurs revendications sont légitimes en se basant sur les résultats d'une étude effectuée en 2004 et qui, prenant en compte de l'ensemble des charges, détermine le prix de la baguette à 11,95 DA. L'ex-ministre du Commerce, avait décidé, lors de la grève déclenchée en 2004 de soutenir les prix de l'importation du blé dur qui sert à la fabrication de la farine et l'Etat avait réévalué le prix du blé vendu aux minoteries à 1 300 DA le quintal, afin que le boulanger puisse acheter de la farine à 2 000 DA le quintal.