Une assemblée générale de la commission des boulangers est prévue aujourd'hui à partir de 9h00 au siège national de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). A l'ordre du jour de cette rencontre sont inscrits l'étude de la situation actuelle du pain, la préparation de la bipartite "commission des boulangers-ministère du commerce" et enfin l'élargissement du bureau de la commission nationale. En effet, face à l'augmentation du prix des matières premières entrant dans la fabrication du pain, la commission des boulangers algériens tente, depuis quelques semaines, de faire entendre raison au gouvernement afin qu'il autorise une légère augmentation du prix du pain. Ces derniers ont même menacé de lancer un mouvement de grève, et de nombreuses boulangeries algériennes ont mis la clef sous le paillasson. Il s'agit, pour les professionnels du secteur, de trouver une solution adéquate pour tous : augmenter le prix du pain à l'achat pour que les artisans boulangers puissent dégager une marge de bénéfices d'une part, et d'autre part faire en sorte que cette denrée primordiale reste accessible à l'ensemble de la population. Depuis quatre ans, les artisans boulangers algériens sont pris entre le marteau et l'enclume : d'un côté la flambée des prix du blé tendre, et ainsi celle de la farine panifiable essentielle à la fabrication du pain, d'un autre, les autorités qui se refusent à entendre les revendications des boulangers, ne souhaitant pas faire peser le poids de la crise de la meunerie sur le consommateur, selon les mots du chef du gouvernement. C'est pourquoi les boulangers mènent une action auprès des pouvoirs publics afin d'obtenir une augmentation unilatérale du prix du pain, fixé de manière quasi définitive par le décret de loi du 13 avril 1996. Actuellement, la baguette de 250 grammes s'achète au prix de 8.5 dinars. Un tel tarif empêche les artisans boulangers de faire face à l'augmentation du prix du blé, maillon de la chaîne de fabrication essentiel à la production de la farine panifiable, et donc du pain. Tout s'enchaîne, sauf pour les boulangers qui, face à toutes leurs charges professionnelles, se retrouvent quasiment à travailler à perte. Les coûts de fabrication du pain ont augmenté, entraînant avec eux des conditions de travail de plus en plus précaires pour les boulangers qui produisent quasiment à perte. Les Algériens consomment énormément de pain lequel constitue leur aliment de base. L'Etat se refuse à toucher au tarif du prix du pain, qui demeure un produit stratégique dans la mesure où il n'est pas question d'appauvrir d'avantage la population en augmentant le prix de cette denrée au profit des artisans boulangers. Les syndicats de boulangers proposent une solution qui serait d'obtenir une marge bénéficiaire dans le but de rentabiliser leur activité, mais l'Etat s'y oppose fermement. La solution semble incomber aux seuls pouvoirs publics. Un abattement fiscal en faveur des boulangers pourrait en être un début de solution. En attendant la préparation de la bipartite " commission des boulangers-ministère du commerce ", les professionnels de la filière et les pouvoirs publics ont encore du pain sur la planche avant de trouver définitivement une solution.