La filière de la tomate a perdu plus de 88.000 postes d'emploi en 2009 en raison de cette maladie. Les cultures sous serre et de plein champ continuent à subir des attaques foudroyantes de la «mineuse de la tomate»! A cet effet, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, a mis en place un programme de lutte contre la mineuse de la tomate, également appelée «Tuta absoluta». L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a été sollicitée pour une assistance technique dont l'objectif principal consiste en la mise en place d'un dispositif national de détection et de surveillance de l'insecte ravageur. Pas moins de 19 wilayas ont été touchées par cette maladie, en 2009. Réputées pour leur production abondante de la tomate, les wilayas de Mostaganem, Chlef, El Tarf, Oran, Aïn Defla, Boumerdès, Alger, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Skikda, Mila, Tlemcen, M'sila et Biskra ont été sérieusement touchées. Dans la wilaya de Bouira, la «Tuta absoluta» a envahi 65 hectares de terres agricoles. Ainsi, pas moins de 21 exploitations ont été ravagées, notamment dans les régions de Kadiria et Lakhdaria. Ce lépidoptère cause, ainsi, des pertes allant jusqu'à 80, voire 100% de la production de la tomate. Dans la wilaya de Tipasa, l'espace touché par «la mineuse» est estimé à 20% de la surface globale des serres. Aussi, près de 60% de celles-ci, non protégées, ont été ravagées dans la wilaya de Mostaganem et ce pendant le mois d'avril dernier uniquement. L'Algérie qui produisait autrefois 160.000 tonnes de double concentré de tomate n'a pu produire que 40.000 tonnes en 2009, soit un manque à gagner de 120.000 tonnes. Les besoins du pays sont estimés à plus de 90.000 tonnes. Pour sauver la campagne 2008-2009, l'Institut national de protection des végétaux avait prévu l'importation de 56 500 insectes utiles pour un montant de 1,4 milliard de dinars tandis que 1,9 milliard de dinars se-ront nécessaires pour sa multiplication. La filière de la tomate industrielle a perdu plus de 88.000 postes d'emploi en 2009 en conséquence de cette maladie. Les agriculteurs assistent, impuissants, aux dégâts inimaginables que provoque la «mineuse de la tomate» s'attaquant à toutes les parties du végétal et en particulier au fruit légume, occasionnant aux producteurs des pertes considérables en termes de rentabilité. Ce nouvel insecte ravageur a fait son apparition, pour la première fois en Algérie, en 2008 dans la wilaya de Mostaganem. Après l'inefficacité de l'action des agents phytosanitaires contre cet insecte, c'est finalement vers la lutte biotechnologique que les responsables de l'agriculture se sont tournés. D'ailleurs d'excellents résultats sont obtenus dans certains pays de la rive Nord de la Méditerranée, notamment l'Espagne qui a une longueur d'avance dans la lutte contre la «mineuse de la tomate». Basé sur le concept de la protection intégrée, combinant la lutte destinée à empêcher l'apparition, le développement ou l'extension de cette maladie, la lutte biotechnologique et chimique d'appoint, ce programme a bénéficié d'un financement de l'Etat ainsi que de l'accompagnement des structures techniques spécialisées. Aussi, un expert international en lutte biologique et intégrée contre la «mineuse de la tomate» a effectué, récemment en Algérie, une mission destinée à améliorer les connaissances techniques de l'encadrement de l'Institut national de protection des végétaux (Inpv) et des inspecteurs phytosanitaires de wilaya.