Expression Deux mondes parallèles invitent l?observateur à venir explorer, découvrir des gestes, des couleurs, des signes, en somme un espace dont chacun est régi par un imaginaire. Un duo pictural attachant invite l?observateur dans une exposition de peintures collective qui se tient au Cidef, situé en contrebas de l?église du Sacré-C?ur. Le regard est d?emblée saisi par un face-à-face étonnant, un rapport tout en couleurs et en formes liant dans une sorte d?étroitesse intime Noureddine Hamouche et Semhen Khelil. Parlons plutôt d?un dialogue entre deux types de peintures, entre deux imaginaires, entre deux esprits créatifs. L?un nous invite à plonger avec lui dans un monde fait uniquement de signes, témoignant d?une culture ancestrale, voire millénaire, l?autre, en revanche, nous prend par la main et nous fait visiter, dans un élan «vertigineux», son jardin secret, un univers extraordinaire fait de couleurs froides et chaudes, et aux allures abstraites. Un monde abstrait s?offre à notre regard, regard interloqué et interrogateur, parce qu?il s?interroge sur l?existence même de sa création picturale. L?espace pictural de Semhen Khelil est déroutant, car rien n?est ni précis ni palpable, rien n?est ni probable ni visible. Le regard, s?engouffrant dans de telles étendues profondes, se fourvoie et se dilue dans ces couleurs qui donnent à la surface un fond, un contenu, c?est-à-dire son essence et sa signification. Tout se dit à travers ? et par ? les couleurs. La couleur constitue pour l?artiste un «dit», elle représente un sens, un élément déterminant et déterminé, définissant ainsi son architecture, son organisation et sa teneur. Il faut «lire» la couleur, couleur d?une grande charge démonstrative, pour saisir le sens de chacune de ses peintures, pour comprendre l?ensemble de son ?uvre. Noureddine Hamouche, quant à lui, ne fait pas dans l?abstraction. Son lieu d?expression est l?univers des signes. Il inscrit sur la surface de ses tableaux, jusque-là vierge, des représentations symboliques, il trace, çà et là, des traits, des lignes, il compose des configurations, le tout aboutit à une mise en scène d?une forme particulière, d?un corps présenté par divers éléments, une sorte d?alphabet qu?a créé l?artiste sous l?impulsion d?une inspiration dirigée sur l?imaginaire collectif ancestral, et représentant à cet effet une entité à caractère symbolique. Noureddine Hamouche développe une peinture qui, proéminente, privilégie l?expression du symbole ; celui-ci cache bien des réalités et laisse imaginer quelques scènes. Le signe, chez Noureddine Hamouche, est continuellement en mouvement. Il se meut dans l?espace qui lui est circonscrit : il bouge. Le Cidef est un centre international pour les droits des femmes et des enfants. L?exposition est dédiée aux enfants et aux femmes. 10% des recettes de cette expo-vente iront aux enfants et aux femmes de ce centre.