Ignorance n «Pour toute fête, nos enfants ne connaissent que l'Aïd durant l'année. Ils méconnaissent toute autre festivité célébrée dans d'autres régions du pays. Ils ne savent pas, par exemple, que la Journée internationale de l'enfance du 1er juin existe.» Zoubir Abdelhakem, sous la casquette d'élu à la commune de Hassi el-Gara et président du comité des fêtes de cette même commune, regrette cet état de fait et plaide pour davantage de loisirs et de divertissements pour les enfants de sa localité, voire pour tous les enfants de Ménéa (Ghardaïa). Il plaide aussi pour la promotion de l'artisanat qui, selon lui, est mal exploité. «Nous avons de grands artisans qui sont marginalisés. Leurs tapis se vendent sur commande hors Ménéa. Ils ne sont pas encouragés», reprend-il tout en se désolant de l'échec d'une belle expérience qui aurait pu regrouper 22 associations activant dans l'artisanat pour travailler en force. «Malheureusement, ce projet est tombé à l'eau à cause de certaines associations pour diverses raisons. Nous avons également une femme qui est très sollicitée au point de se déplacer en France pour assurer des formations en tissage traditionnel. Pourquoi ne l'exploite-t-on pas chez nous ?». Le président de l'association revendique, au nom de sa daïra qui compte 57 000 habitants, des projets de développement à même de désenclaver la région distante de 270 km du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa mais aussi de contribuer à l'économie nationale par ses richesses, «car nous savons tous que le pétrole finira un jour. Et Ménéa pourra, si elle est bien exploitée, contribuer à l'essor de l'économie, voire assurer l'exploitation de ses larges surfaces de terres fertiles». Et d'ajouter : «Nous aurions aimé que Ménéa soit promue au rang de wilaya avec ce nouveau découpage administratif. Les habitants peinent à retirer leurs documents administratifs vu les longues distances et les différents déplacements vers le chef-lieu de la wilaya.» L'Etat, selon lui, devrait faire pression sur les responsables locaux pour favoriser le développement de Ménéa et Hassi El-Gara en matière de lutte contre le chômage et la création de projets pour ces 2 localités. D'après lui, Hassi El-Gara qui compte 20 000 habitants, est très riche en eau, en gaz, en fruits (oranges, poires, dattes...), en rose des sables et en argile. Quant à la population, «elle reste pauvre. Toute la daïra de Ménéa est riche. Elle compte un très beau lac qui regroupe 19 espèces d'oiseaux rares qui n'existent nul part ailleurs dans le monde. Et près de 200 autres espèces d'oiseaux migrateurs et des animaux comme la gazelle». Zoubir nous a expliqué qu'avant, Ménéa était connue sous le nom de ville des roses «une nomination qui, tout comme la fête du Kseur que l'on célébrait en avril, a disparu. Notre ville compte un beau musée qui compte des objets du VIe siècle». Notre interlocuteur président du comité culturel de sa commune, saisit l'occasion pour faire appel aux associations et même aux groupes organisés à aller visiter sa région en hiver. «Nous sommes prêts à les prendre en charge dans le cadre du jumelage sans aucune contrepartie. C'est très spacieux chez nous et nous voulons faire découvrir nos richesses.»