Catégories n Les uns découvrent le nord de leur pays. Pour d'autres, c'est la première fois qu'ils se rendent à l'ouest d'Alger, dans la région de l'extrême-ouest de Tipasa. Venu d'El-Bour, une localité distante de quelque 30 km de Ouargla, Ali, la trentaine, voudrait bénéficier de sorties chaque été vers le Nord pour profiter de la plage et découvrir de nouvelles villes. Yacine, de son côté, est très heureux d'avoir découvert de nouvelles choses. Il semble bien connaître la région de Tipasa qu'il découvre en 1998. «Je suis désormais citoyen de Tipasa. Je la connais très bien, peut-être mieux que vous !», se félicite ce jeune d'El-Bour. Salah Eddine de Ménéa, niveau terminal, 21 ans, voit le Nord pour la 1re fois de sa vie. Il se dit vraiment désolé de voir les jeunes recourir à la harga. «Je n'ai jamais pensé à quitter mon pays. Au lieu de servir le pays des autres je préfère servir le mien. C'est ma conviction car j'aime mon pays», nous dit-il calmement et d'ajouter : «Certains jeunes optent pour la Mali afin d'arriver rapidement en Italie et en Espagne. Mais ils ne sont, peut-être, pas conscients qu'ils vont vers la mort de leur plein gré.» Brahim, son aîné de 2 ans, vendeur de portables à Ménéa, nous dit : «Je suis très heureux d'avoir découvert Tipasa pour la 1re fois ! La plage est magnifique. C'est très beau ici.Vous avez de beaux paysages. Je souhaite avoir l'occasion et les moyens de voir toutes les régions du nord du pays. Pourquoi n'avons-nous pas comme au Nord, un parc zoologique et d'attractions, des espaces de rencontre avec les jeunes ?», s'interroge-t-il. Fatiha qui voit aussi Tipasa pour la 1re fois, est très touchée par ce séjour à Sidi Ghilès. «J'ai nagé au Chenoua, à Oued El Belaâ. Mais celle de Tizirine est la meilleure !». Cette jeune femme de 25 ans, originaire de Ménéa, travaille dans le cadre du préemploi. Elle plaide pour des infrastructures de divertissement au profit des jeunes et des femmes de sa localité. «Nous avons besoin d'une bibliothèque et d'activités culturelles.» Son amie Samira, professeur d'anglais dans un lycée, l'interrompt : «Pourquoi ne pas créer des clubs qui regroupent des femmes comme c'est le cas pour les cafés pour les hommes ? Nous voulons avoir des jardins et des espaces de rencontre entre femmes» et de renchérir : «Ménéa est une zone très riche en potentialités culturelles et touristiques pas encore exploitées. Nous avons un lac, un vieux ksar et bien d'autres choses extraordinaires.» Samira se dit être en admiration devant les belles plages que compte la wilaya de Tipasa et les autres richesses touristiques. «Si le lac de Ménéa était exploité, il aurait pu accueillir des estivants en été et même en hiver.» Enfin El-Habib, ce petit bout de chou âgé de 9 ans, venu avec sa tante, n'a pas arrêté de qualifier la mer de zeyne lui qui connaît bien la mer et son eau salée car il a déjà eu la chance d'aller avec sa famille à Béjaïa et à Boumerdès. «L'année prochaine, il souhaite voir Alger.»