Un homme avait sept femmes ; il alla au marché et acheta sept pommes. Chemin faisant, il eut faim et mangea la moitié d'une pomme. En arrivant à sa maison, il jeta les pommes par la fenêtre ; six de ses femmes en eurent une entière, la septième ne recueillit qu'une moitié. Chacune d'elles eut un enfant, celle qui avait eu la moitié de la pomme eut un nain Quand les enfants eurent grandi, le père leur acheta des chevaux ; le petit alla trouver un vieillard et lui dit : «Notre père nous a acheté des chevaux, et il me donnera le plus mauvais parce que je suis laid.» Le vieillard lui répondit : «Quand tu seras de retour, porte-leur à boire ; quand ils commenceront à boire, relève la tête du plus beau et plante une aiguille à son genou.» Quand tes frères monteront les chevaux pour la première fois, ils te laisseront celui-ci. Tout se passa ainsi et le nain reçut le cheval qui portait une blessure au genou. Un autre jour, le père leur acheta des fusils Le nain retourna chez le vieillard qui lui dit : «Choisis le meilleur, dépose-le sur la claie suspendue au plafond.» Quand les enfants essayèrent les fusils, on laissa le plus sale à Amor ; Amor l'essuya, il se trouva en possession du meilleur. Ils partirent à la chasse ; vers le soir, ils aperçurent du feu dans un bois et se dirigèrent de ce côté. Une ogresse les reçut, les salua et leur demanda ce qu'ils mangeraient. L'un répondit : «Je mangerai un gâteau de beurre.» L'autre : «Je mangerai du couscous.» Le nain : «Je mangerai un gâteau de cendre.» - «Et vos chevaux, que mangeront-ils ?» - « Ils mangeront de l'orge,» répondirent-ils. «Le mien, repartit Amor, mangera du charbon.» Quand la nuit vint, l'ogresse servit à l'un du couscous, à l'autre un gâteau de beurre, au nain un gâteau de cendre. Quand ils furent rassasiés, elle revint et leur dit : «Rendez-moi mon bien, sinon je vous dévore.» Le nain donna à chacun de ses frères un morceau de son gâteau de cendre, et chacun rendit le sien à l'ogresse. Alors elle ajouta : «Ne craignez rien, mangez tranquillement, je ne vous ferai aucun mal.» - «Quand te couches-tu ?», lui demanda le nain. Elle lui répondit : «Quand tu entendras les grenouilles coasser, tu sauras que je suis couchée ; et toi, quand te couches-tu ?» - «Quand tu verras du cresson pousser entre les pierres du foyer, tu sauras que je suis couché.» Le nain ne se coucha pas, il se leva, sella les chevaux, réveilla ses frères et leur dit : «Levez-vous.» En même temps ils enlevèrent à l'ogresse ce qu'elle possédait. Quand celle-ci s'éveilla, elle s'aperçut de leur fuite et se mit à leur poursuite. Elle les vit dans le lointain et leur cria : «Dieu vous maudisse, vous qui m'avez ainsi trahie en m'enlevant mes trésors.» Elle n'eut pas plutôt dit : «Dieu vous maudisse,» que leurs chevaux tombèrent morts, excepté celui du nain qui n'avait rien mangé. Il prit ses frères en croupe et arrivèrent à leur maison. Les enfants dirent à leur père : «Tu marieras notre petit frère, c'est lui qui nous a amenés ; sans lui, l'ogresse nous eût dévorés.» Son père le maria, et ils célébrèrent ses noces pendant sept jours et sept nuits.