Tout le monde en boit, toute la presse en parle, ses patrons se frottent les mains : le tout nouveau soda Cola Turka arrive à point nommé, en pleine «guerre froide» entre Ankara et Washington, pour damer le pion au célèbre rafraîchissement américain. Moins de 15 jours après son lancement médiatique spectaculaire, la boisson pétillante en robe blanche et rouge s'annonce comme la véritable «success story» commerciale de l'été, aux implications politiques très conjoncturelles. «Nous n'avons pas choisi de profiter de la situation politique, mais simplement cherché à vendre un style de vie, celui des Turcs», raconte Eda Gokkan, chargée de la campagne publicitaire chez Young et Rubicam. Un spot publicitaire télévisé met en scène un bon père de famille qui voit tous les buveurs de Cola Turka prendre les habitudes traditionnelles turques, de l'alimentation aux superstitions, jusqu'à l'apparition d'une moustache archétypique. Le comble, c'est que la dernière publicité du soda US se passe au centre d'Istanbul avec une musique locale, alors que celle de Cola Turka se déroule au c?ur des Etats-Unis, dans un café de New York, avec chapeau de cow-boy et blue-jean.