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«Plus qu'une boisson, une culture»
HAMOUD BOUALEM
Publié dans L'Expression le 08 - 11 - 2007

L'histoire de cette épopée remonte donc à Youcef Hamoud (1878) qui, le premier, s'est installé dans les Voûtes d'Alger.
Sur invitation de M.Lerari Lyamine, directeur marketing, nous nous rendons à l'unité Hamoud Boualem du Hamma, au 201, rue Hassiba Ben Bouali. Nous sommes d'abord accueillis dans une sorte de centre d'opérations qui gère les dépositaires et le suivi des livraisons. Une OPS, donc, sobrement équipée mais spacieuse et bien agencée. Après un moment d'attente dans cette antichambre obligée de l'usine, nous nous dirigeons, guidés par le jeune Rostom, vers un autre compartiment arborant un plancher, en bois ciré et qui impressionne. Ici, l'aura de Hamoud Boualem n'y est que plus prégnante. L'endroit semble très sécurisé car d'accès hermétique.
Des photos d'époque ornent quelques espaces de cette enceinte. Des cloisons en aluminium contrastent avec le bâtiment au cachet typiquement colonial. Ces dernières sont flanquées de tableaux qui rappellent les débuts de cette industrie en 1878. L'un d'eux évoque «la limonade La Royale». Encore une fois, nous devons patienter dans une salle où des échantillons de boissons sont exposés sur une table. Un fanion aux couleurs nationales coiffe l'ensemble des fioles. L'immeuble où nous nous trouvons longe la route moutonnière et donne superbement sur la grande bleue. Une dame d'un certain âge s'empresse de nous servir un café qui exhale un arôme agréable. Elle est pleine d'éloges envers ses patrons et considère l'entreprise où elle travaille «de mère en fille» comme une seconde famille. Nous la trouvons très épanouie en dépit de son âge. Comme de nombreux autres employés, elle insiste sur «l'esprit de famille qui règne ici».
Enfin, nous sommes reçus par M.Lerari qui gère le marketing de Hamoud Boualem, une marque presque deux fois centenaire. Il nous apprend qu'après le pic du mois de Ramadhan, l'usine observe en ce moment une période de trêve; «une occasion, poursuit-il, qui s'inscrit dans les six mois de la période froide et qui permet d'effectuer une révision annuelle des installations». «C'est primordial!», enchaîne-t-il. Immédiatement après cette prise de contact, nous nous rendons à la chaîne de production. Un bruit de verre et de machines en fonctionnement couvre notre conversation. Ici, la base du process est avant tout l'hygiène. Le système soumet à la source chaque bouteille à une rigoureuse inspection. Immergée par une chaleur de plus de 80°C et lavée par un détergent et de la soude caustique, la bouteille devient alors littéralement immaculée, lavée de tout soupçon.
Les honneurs de l'Exposition universelle de Paris
Aucune bactérie ne peut résister à un tel traitement, d'autant qu'un flashage laser permet ensuite de venir à bout de tout doute résiduel. En fait, une autre machine dénommée inspectrice est là pour détecter, à un rythme de 30.000 bouteilles/h, toute anomalie potentielle. Ce n'est qu'après ce minutieux examen que les bouteilles franchissent l'étape du remplissage, où, avec l'intervention de la «sous-tireuse», une seringue arrive au fond de la bouteille qu'elle remplit. Et c'est pleine que cette dernière passe à la pasteurisation, un protocole qui porte pendant une dizaine de minutes le contenu de la bouteille à ébullition. Le principe s'applique essentiellement aux jus de fruits, qui ne pâtissent presque pas de l'adjuvant conservateur. Et c'est toute chaude que la bouteille passe à l'étiquetage! D'une qualité irréprochable, les nectars, jus et sodas fabriqués chez Hamoud ne dépassent guère la semaine dans le stock des commerces. Très demandés, ces produits se jouent quasiment des dates de péremption. Que ce soit pour les jus ou les sodas qui jouissent d'une pression de gaz et d'un taux de sucre étudiés, Hamoud Boualem dispose d'un laboratoire au niveau de son usine et les prélèvements y sont quotidiens, systématiques. C'est que cet industriel est intraitable sur la question de la qualité. Il faut savoir, également, que l'automatisation est omniprésente dans la fabrique Hamoud. Ecran digital, faisceau laser qui gère la sécurité de la production, des installations et des hommes. Tout y est. En fait, Hamoud Boualem dispose d'une machine d'embouteillage de marque allemande: Krones. Soit la Mercedes de ce type d'équipement. Alors que nous quittons cet antre secret qu'est le site de production, des clarcks transportant des palettes de caisses de limonade s'adonnent à une sorte de manège régulier et libèrent l'usine de plusieurs chargements. Un ballet incessant qui confirme que le stock zéro est bel et bien une réalité chez Hamoud Boualem. «La demande dépasse du double le quota que nous produisons actuellement», nous dit à ce titre, M.Lerari. Ce dernier poursuit dans le même sens: «Avec 2 millions de bouteilles vendues par jour nous n'arrivons pas encore à satisfaire la demande du marché!» C'est tout le label Hamoud, pensons-nous. Les pics de la demande sont généralement observés en été, c'est-à-dire pendant la haute saison et où les équipes de production fonctionnent alors selon le rythme des trois-huit. Ainsi, chez Hamoud où même les sodas sont naturels, la machine ne s'arrête quasiment jamais. M.Hamoud Réda est l'actuel patron de Hamoud Boualem. Il représente la cinquième génération des Hamoud. L'histoire de cette épopée remonte donc à Youcef Hamoud (1878) qui, le premier, s'est installé dans les voûtes d'Alger-centre, une sorte de zone industrielle de l'époque. Ensuite, Hamoud Kaddour a continué sur la lancée de son prédécesseur en fabriquant des nectars. Mais c'est le petit-fils, Hamoud Boualem, qui aura le mérite de faire passer le nom à la postérité en créant une révolution avec un soda en 1889. Un soda qui eut tous les honneurs lors de l'Exposition universelle de Paris, puisqu'il reçut l'Or hors concours à l'occasion de cet événement prestigieux.
Un riche passé révolutionnaire
Ce sont pas moins de vingt médailles d'or qu'il recevra de la même manière et qui le consacreront meilleur fabriquant au monde. Ensuite, vint Hamoud Youcef, dont l'histoire retiendra qu'il a acheté la licence Crush des Américains et que la marque algérienne gardera jusqu'aux années 90.
Il passa le flambeau à Hamoud Réda. Cette nouvelle génération de patrons a su apporter un sang frais à la marque qui ne se porte que mieux face à la concurrence. Aussi, la priorité de Hamoud Boualem est, désormais, d'augmenter ses capacités de production afin de satisfaire une demande réelle estimée à près de 5 millions de bouteilles, alors que le nouveau plan d'occupation des sols du Hamma lui impose un autre défi, celui de trouver un autre site de production de quelque 50 000 m2. Dans sa nouvelle politique de production, Hamoud Boualem consent une quantité importante de modèles light aux diabétiques dont le nombre avoisine les 4 millions. Ses nouvelles zones dans l'Algérois sont Les Eucalyptus et Dergana. Et, outre sa nouvelle usine d'Oran, il envisage de s'implanter à l'est du pays.
Hamoud Boualem, c'est aussi un riche passé révolutionnaire. Pour rappel, le groupe des 22 avait, dès les balbutiements de l'action armée, pu acquérir les premières armes grâce à l'argent de Hamoud Boualem. Actuellement, Hamoud Boualem se présente comme une entreprise citoyenne qui privilégie plutôt l'action caritative discrète aux grands coups médiatiques et criards. plus qu'une boisson, Hamoud est une culture. D'où le souci des managers de cette enseigne d'instituer un musée propre à la marque, finalement altermondialiste et typiquement algérienne. Une marque qui symbolise l'algerian way of life et qui grandit grâce à la confiance des Algériens; Hamoud Boualem est passé allègrement de 200.000 bouteilles à 2 millions de bouteilles produites.
La modestie, le respect de la personne humaine et le management efficace font l'esprit Hamoud Boualem. Une marque qui a toujours su surmonter les bourrasques passagères, notamment les dernières fluctuations mondiales du sucre, tout en plaçant au-dessus de toutes les considérations l'intérêt du consommateur.


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