Situation n «Il y a une grande anarchie dans le secteur des transports au niveau national. Elle est due à l'attribution de lignes anarchiquement. C'est pour cela que nous demandons le gel de l'instruction ministérielle, faisant état de l'ouverture de nouvelles lignes de transport à de nouveaux opérateurs» C'est du moins ce que nous a déclaré Boucherit Abdelkader, président de la Fédération nationale des transports, affiliée à l'Ugcaa, en marge de la conférence organisée, hier, au siège de l'Unat, à Alger. En effet, notre interlocuteur estime qu'il faut d'abord réguler le transport actuel, et par la suite attribuer de nouvelles lignes. «Il faut qu'il y ait des études afin d'élaborer des plans de transport au niveau de chaque wilaya. Cela nous permettra d'avoir des statistiques justes», a-t-il expliqué. «Si les études montrent qu'il y a un manque de transport, on attribuera de nouvelles lignes», a-t-il poursuivi. A ce sujet, il a tenu à préciser que les syndicats sont prêts à travailler en collaboration avec le ministère, afin d'élaborer des plans nationaux, régionaux et locaux de transport. Ces plans détermineront les besoins réels pour chaque ligne ou région en différents modes de transport. C'est pourquoi les syndicats appellent à la création de commissions d'attribution de lignes au niveau de chaque wilaya. En outre, M. Boucherit estime qu'il y a un manque en infrastructures, «l'Etat n'a pas pris les mesures nécessaires pour améliorer les infrastructures, notamment les gares routières», a-t-il affirmé. Néanmoins, il a tenu à préciser qu'il y a beaucoup de projets qui sont inscrits au prochain programme quinquennal. «Il faut moderniser le secteur des transports, que ce soit en infrastructures, en stratégies ou en plans de transport et de circulation», a-t-il insisté. Il a souligné que le souci des transporteurs est d'offrir les meilleurs services aux citoyens. En outre, la Confédération nationale des syndicats des transporteurs, affirme que l'introduction de nouveaux opérateurs dans les lignes saturées menace l'avenir de milliers de transporteurs. Aussi, selon la confédération, la décision d'ouvrir les lignes a été prise sans consultation des acteurs influents. De son côté, Zaïdi Derbah, vice-président du comité des transporteurs, nous a parlé du problème de monopole qui commence, selon lui, par les avantages dont bénéficient certains investisseurs. «Il faut que nous ayons tous les mêmes avantages, car à ce moment-là il n'y aura pas de monopole», a-t-il souligné. L'état du parc de transport est un autre problème évoqué par M. Derbah, il estime qu'il doit être rénové tous les cinq ans. «Des jeunes investissent tout ce qu'ils ont pour acheter un bus, et travailler. Lorsqu'ils veulent le changer après quatre ou cinq ans, l'Office national de développement des investissements leur explique que le parc est déjà saturé», a-t-il affirmé. n Les transporteurs de la capitale ont, quant à eux, menacé de recourir à la grève si la décision d'octroyer des lignes à un nouvel opérateur est prise. Selon eux, l'introduction d'un tel opérateur dans les lignes déjà saturées menace leur survie. «On veut confier le marché à un grand opérateur qui ramassera tout sur son passage. Nos revenus vont chuter et beaucoup d'entre nous seront alors obligés d'abandonner, et c'est ce que nous n'accepterons jamais», affirment les transporteurs.