Encombrement, trafic de lignes, business de licences d'exploitation, circulaires et instructions «arbitraires» minent le secteur. La Fédération nationale des transporteurs de voyageurs et marchandises (Fntvm), l'Union nationale des chauffeurs de taxi et la Fédération nationale des auto-écoles, trois fédérations affiliées à l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens) ont déploré hier, l'état des lieux qui prévaut dans le secteur. «Le transport souffre d'une anarchie totale», affirme Boucherit Abdelkader secrétaire général de la Fntvm. «Cette anarchie incombe aux pouvoirs publics qui n'ont jamais consulté les professionnels du secteur. Ils ont toujours travaillés en solo», déplore Aoudia Ahmed Zineddine, secrétaire général de la Fédération des directeurs des auto-écoles. De son côté, le secrétaire général des chauffeurs de taxi a dénoncé la «spéculation» sur les prix des licences d'exploitation de moudjahidine. Ainsi, tout en tirant la sonnette d'alarme, les syndicalistes exhortent, lors d'un point de presse organisé au siège de l'Ugcaa à Alger, les pouvoirs publics à reconsidérer leurs revendications et doléances. Tout en dénonçant l'intention «sournoise» de l'Organisation nationale des transporteurs (Onat-Unat), laquelle aurait tenté de casser l'élan de l'Ugcaa à travers leur récent appel à la grève au niveau des seules wilayas d'Alger, Boumerdès, Blida et Tipasa, le secrétaire général de la Fntvm menace de recourir à la grève nationale, sans pour autant fixer de date, si l'instruction ministérielle relative à l'attribution des nouvelles lignes de transport n'est pas gelée. «Un vrai business» de vente des licences d'exploitation qui se développe, notamment au niveau des directions de wilaya des transports, selon l'orateur. Cette revendication ainsi que l'élaboration des plans de transport et de circulation seront à l'ordre de jour du prochain round de négociations qui se «tiendra sous huitaine avec la tutelle», indique l'intervenant qui précisera que l'instruction ministérielle relative à l'obligation de changement de véhicule a été néanmoins, gelée dans le cadre des négociations entamées avec la tutelle. Cette grève sera, selon l'intervenant, une démonstration de force et un défi pour replacer l'Ugcaa en prévision de son quatrième congrès qui se tiendra les 18 et 19 du mois prochain. Dans le même contexte, le secrétaire général de la Fédération des directeurs des auto-écoles a affirmé qu'«aucun circuit conforme à la réglementation n'existe sur le territoire national». Pis encore «le programme national qui nous est destiné est copié sur le modèle français datant de 1941». Alors qu'un manque d'examinateurs est constaté «la tutelle n'a pas trouvé mieux que de réduire leur nombre à travers une circulaire émise à cet effet», indiquera le même orateur. Illustrant cette entrave, Alger qui compte 400 auto-écoles n'a que 45 examinateurs, Tizi Ouzou avec 265 auto-écoles ne compte que 6 examinateurs et Constantine, pour ne citer que ces wilayas, n'a que 11 examinateurs pour 196 auto-écoles.