Changement n Outre les cafés, les bureaux de tabac ont rouvert leurs portes. Alors que les transporteurs concernés par les départs de la soirée ont mobilisé leurs agents pour attirer le maximum de voyageurs. Une dizaine de minutes se sont déjà écoulées depuis que l'appel à la rupture du jeûne a été lancé. La gare s'anime au fur et à mesure que les passagers quittent les restaurants. Direction : le café ! «Un thé», «un café», «qaraâ Hamoud (une bouteille de Hamoud)», les deux cafetiers du coin sont, à leur tour, pris d'assaut. Cependant, ils ne sont pas vraiment débordés. Et pour cause : après avoir rempli leurs ventres creux et pris une cigarette pour ceux qui fument, les clients se montrent plus ou moins patients. L'essentiel pour eux est d'être servis, peu importe le temps que cela peut prendre. Il y a tout de même des exceptions. Après avoir demandé un thé qui ne lui a pas été servi à temps, un homme d'un certain âge s'en va en marmonnant : «C'est à croire qu'on nous sert gratuitement !» Outre les cafés, les bureaux de tabac ont rouvert leurs portes. Alors que les transporteurs concernés par les départs de la soirée ont mobilisé leurs agents pour attirer le maximum de voyageurs. Ceux-ci ne sont pas très nombreux, «mais on ne se fait pas trop de soucis», confie un receveur qui fait le pied de grue à l'entrée de la gare. «Ils arriveront en grand nombre dans un petit moment», ajoute-t-il sans cesser de crier : «Wahran, wahran (Oran, Oran)». Il est 20h 10. Les restaurateurs s'affairent encore à nettoyer les tables installées à l'extérieur de leurs locaux. Bouteilles en plastique, papiers, bouts de pain, leurs clients leur ont laissé du pain sur la planche. «Ils sont obligés de tout débarrasser», souligne un agent de Sogral.Les rangs des voyageurs grossissent graduellement. Il semble que beaucoup ont rompu le jeûne chez leurs parents ou ailleurs. «Ils ne savent, sans doute pas, qu'il y a des restaurants ouverts ici durant ce mois», commente l'employé de Sogral. Avec la réouverture de nombreux commerces, dotés pour la plupart de jeux de lumière, la gare s'est métamorphosée. «Il y aura plus d'animation demain car aujourd'hui est un week-end», note encore l'agent de Sogral. L'heure de départ de certains bus approche. Les receveurs et autres employés sortent carrément de la gare dans l'espoir de «tomber» sur de potentiels voyageurs. Pour eux, la journée ne fait que commencer…