Au moins onze personnes ont été tuées dans les violentes manifestations qui ont secoué en fin de semaine la capitale ougandaise Kampala. «Nous avons comptabilisé onze tués», dont cinq jeudi, premier jour des violences, et six vendredi, a déclaré M. Matovu, directeur de l'hôpital de Musago, principal établissement hospitalier de Kampala. «Certains ont été tués par balles, d'autres ont été apparemment lynchés par les manifestants», a-t-il expliqué. «Vendredi soir, nous avions reçu plus de trente personnes sérieusement blessées. Douze sont toujours dans un état critique et notre personnel fait tout pour les sauver», a précisé M. Matovu. Les manifestants étaient des partisans du Kabaka (roi) Ronald Muwenda Mutebi II, souverain traditionnel des Baganda, l'une des principales tribus ougandaises, implantée dans le sud du pays et majoritaire dans la capitale. Hier, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) avait accusé la police de faire un usage disproportionné de la force, dont des tirs à balles réelles. Le calme régnait ce matin dans le centre de Kampala, quadrillé par les forces de l'ordre. Rappelons que les manifestations violentes avaient éclaté jeudi dernier dans le centre de Kampala. Les manifestants protestaient contre les difficultés rencontrées par l'entourage de leur souverain traditionnel, pour organiser un déplacement samedi dans un district au nord-est de Kampala, visite à laquelle s'opposent les membres d'une petite tribu, les Banyala. Les sujets du Kabaka accusent le gouvernement d'avoir pris partie en faveur des Banyala pour empêcher la visite royale.