Résumé de la 4e partie Gun-Gun a tué quatre officiers allemands du cargo. Il les jette à la mer et essaie de ramer vers Cuba. Gun-Gun arrive le premier sur le pont, et? se trouve en face d?un revolver. Le commandant Opperman, qui le tient en respect, lui dit : «Pourquoi avez-vous tué les Allemands ?» Le commandant, il y a deux minutes à peine, alors même qu?il faisait descendre le canot, vient de capter le message des gardes-côtes américains : «Avis à tous les navires golfe du Mexique : mutinerie à bord du cargo «Mimi», battant pavillon panaméen. Avons intercepté dernier message interrompu du commandant. Recommandons prudence avec naufragés repérés par un de nos avions huit milles de Cuba, sur radeau pneumatique. Stop.» Gun-Gun, Suleiman Supardi est enfermé avec ses compagnons et débarqué à Panama où il est incarcéré. Actuellement, il y est toujours. Les autres matelots ont été libérés. Si la veille du drame, la femme et l?enfant du mécanicien n?avaient pas débarqué, à Miami, il aurait fallu, sans doute, les ajouter aux victimes. Mais si Gun-Gun Suleiman est l?horrible criminel de cette affaire, on peut se demander s?il en est le véritable aventurier du départ. Le Bureau international du travail, réuni à Genève un an après le drame, se l?est demandé. Il y avait là les délégués de tous les pays armant des flottes marchandes ou dont les nationaux fournissent des marins. Notamment des délégués allemands et indonésiens. La leçon du drame a été tirée et le BIT a voté une résolution. Le vote des pays du tiers-monde y a été déterminant : désormais, pavillon national ou de complaisance, tous les navires marchands devront se plier aux règles internationales. Si un cargo est prévu pour quatorze marins, on ne pourra se contenter d?en mettre neuf, comme sur le «Mimi», en cas de conflit avec l?armateur ou le commandant. Désormais, n?importe quel membre de l?équipage, une organisation professionnelle ou un syndicat pourra porter plainte. Cela devrait éviter, en principe, ce genre de règlement de comptes. Le BIT s?est ému, à Genève, de la tension raciste sur les navires battant pavillon de complaisance, où les officiers sont du monde et les matelots du tiers-monde. Tout ce monde devra être payé, en principe, selon ses capacités, quelle que soit sa race. En fait, au rythme extraordinaire où elles se développent, les «flottes pirates» battant pavillon panaméen ou libérien auront doublé d?ici à 1980. Les matelots de ces bateaux sont souvent de sept ou huit races différentes. La tension raciale à bord n?en fait heureusement pas des criminels ! Mais les incidents sont nombreux, les voyages incertains, les cargaisons mal assurées, les salaires variables, les médecins absents, les accidents du travail non couverts? Tout cela en 1978. L?affreuse histoire de Gun-Gun aura servi à montrer une chose : c?est qu?il existe encore, de nos jours, des cargos pirates et des armateurs aventuriers.