Patrimoine n Le chanteur musicien qui animait une soirée à la salle Royale de Boufarik, mardi, à l'invitation de l'association Djenadia, a bien voulu se prêter à nos questions. InfoSoir : «Nous ne voyons plus Saoudi» M. Saoudi : (sourire) Je suis là ! Et je félicite l'association Djenadia qui nous a fait le plaisir de nous inviter. D'ailleurs, je lui rends hommage ainsi qu'à toute sa composante pour le travail accompli dans le cadre de la préservation de la musique et surtout, dans le cadre de l'épanouissement des jeunes qui demeurent les véritables légataires de la culture. Nous sentons comme une déception dans votre éloge - Il doit y avoir une prise en charge de la chose musicale. Nous sommes à la fin d'une époque avec Ahmed Serri, Kheznadji et cela va déboucher sur l'inconnu. Ceux qui sont au Conservatoire se dirigent vers les associations alors que c'est l'inverse qui devrait se faire. Le patrimoine est là, présent, et nous devons le polir comme nous le faisons pour le diamant brut pour parler en termes géologiques. Tout le pays est une pierre précieuse non encore travaillée. Comment entrevoir la -ou les- solution (s) ? L'Etat doit s'investir davantage dans la culture, les producteurs de culture privés commencent à tracer une voie, le mécénat également. Le propriétaire d'une salle pourra la rentabiliser en organisant des spectacles. Les populations apprendront l'autodiscipline, se cultiveront, vivront la chose culturelle en payant le spectacle. Nous nous cherchons toujours en Algérie et il me vient à l'esprit la déception exprimée par un jeune à Alger qui m'a dit il n'y a pas si longtemps : «L'Algérie, je la vendrai pour un mégot et je jetterai ce dernier.» Pessimisme amer… Oui, cela fait mal et ça nous interpelle ! La production culturelle algérienne à l'heure actuelle est comme une écorce sous laquelle se trouve le néant. Mais Saoudi se reconnaît-il dans cet immobilisme ? Je ne fonctionne plus selon l'entendement général parce qu'on ne me sollicite point mais ce qui m'intéresse actuellement est d'écrire. Je suis sur un second roman qui est la suite de L'Autre rive du paradis publié aux éditions Casbah en 2007. Un livre sur la musique est en chantier et je vais intervenir à la chaîne III de la radio sur le patrimoine avec une émission hebdomadaire. Un travail qui me plaît également en compagnie de Ziani Cherif Ayad où je joue et je traduis le spectacle «L'Etoile et la comète», un hymne à l'Algérie. Vous êtes également allé en Espagne... Là aussi c'était l'hymne à l'Algérie de mes sœurs et mes frères lors de l'Exposition internationale de Saragosse ; une «rihla» avec plusieurs tableaux joués en musique. Une approche personnelle en sorte… • Le maître – même si l'artiste n'aime pas ce terme qui, pour lui, doit être réservé à Serri, Belhocine, Fakhardji et M'hamsadji – est, tout comme Saâdeddine El-Andaloussi qui devait passer en fin de soirée, sollicité dans la salle où l'attendait un public nombreux.