«14 agents sont actuellement incarcérés dans des établissements pénitentiaires pour avoir agressé des prisonniers.» C'est le chiffre avancé, hier, par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, qui a admis l'existence d'actes de maltraitance dans nos prisons. Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a, enfin, reconnu l'existence de cas de maltraitance de détenus par des gardiens de prison. «14 agents sont actuellement incarcérés dans des établissements pénitentiaires pour avoir agressé des prisonniers», a-t-il indiqué, hier, en marge d'une visite d'inspection dans l'établissement de rééducation et de réinsertion d'El-Harrach. Ce sont là, bien évidemment, des agents dénoncés par les victimes et qui ne représenteraient que la partie visible de l'iceberg puisqu'il y aurait des prisonniers maltraités qui optent pour le silence, et ce, pour diverses raisons (ignorance de la loi, peur…) . «Le ministère de la Justice n'a rien à cacher à ce sujet et l'agression dont a été victime l'un des prisonniers de la part d'un agent de l'établissement pénitentiaire de Blida n'est pas un cas isolé», a insisté M. Belaïz. Il a ajouté à ce propos que l'enquête autour de cette affaire a démontré que l'agent a bel et bien frappé le prisonnier. La loi a été appliquée et l'agent se trouve actuellement en détention préventive. Ce grave dépassement a eu lieu, rappelons-le, au deuxième jour de ce mois de ramadan. Le prisonnier, ayant déjà purgé 13 mois de détention, avait été extirpé de sa cellule, menotté et ligoté par le gardien. Il a été ensuite jeté dans un cachot où il a passé 24 heures. Le lendemain, après le f'tour, l'assaillant s'est encore introduit dans le réduit et l'a roué de coups. «Il a le côté gauche du visage tuméfié, des hématomes au niveau de l'œil et de la joue, de même qu'il souffre de douleurs à l'oreille droite», a écrit sa femme dans sa plainte adressée au directeur de la prison. Insistant sur la nécessité de doter les prisons de tous les moyens humains et matériels permettant une meilleure rééducation des détenus, le ministre a réaffirmé son intransigeance envers toute personne maltraitant les prisonniers quel que soit leur statut. «Il est strictement interdit à tout agent, fonctionnaire ou responsable de porter atteinte à un prisonnier, de le maltraiter ou de l'injurier», a-t-il rappelé, affirmant à ce propos veiller personnellement au respect de la dignité des prisonniers qui payent le prix de leurs erreurs envers la société en étant privés de leur liberté. Par ailleurs, M. Belaïz a rappelé qu'une inspection, créée depuis six mois, est chargée d'effectuer des visites inopinées et continues aux différents établissements pénitentiaires et centres de rééducation. L'inspecteur général qui préside cette instance, élabore des rapports périodiques sur la situation au sein des établissements pénitentiaires, a-t-il ajouté.