"Il est strictement interdit à tout agent ou fonctionnaire ou responsable de porter atteinte à un prisonnier, de le maltraiter ou de l'injurier". C'est en ces termes que le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaiz, a réaffirmé son intransigeance envers toute personne maltraitant les prisonniers quel que soit son statut. Dans une déclaration à la presse en marge d'une visite d'inspection à l'établissement de rééducation et de réinsertion d'El Harrach (Alger), le ministre a déclaré que "le ministère n'a rien à cacher à ce sujet et l'agression dont a été victime l'un des prisonniers de la part d'un agent de l'établissement pénitentiaire de Blida n'est pas un cas isolé, et que l'enquête autour de cette affaire a démontré que l'agent a bel et bien frappé le prisonnier". La loi a été appliquée et l'agent se trouve actuellement en détention préventive. Selon, Belaiz, 14 agents sont actuellement incarcérés dans des établissements pénitentiaires pour avoir agressé des prisonniers. La visite du ministre à l'établissement d'El Harrach, intervenait à l'occasion de la célébration de Leilat El Qadr. Belaiz, s'était enquis des conditions carcérales et de l'application des directives portant humanisation de ces conditions et celles données durant le mois de Ramadhan pour l'amélioration des repas et l'intensification des activités culturelles et religieuses. Concernant les prisonniers algériens détenus en Libye, Belaiz a exprimé la "reconnaissance de l'Algérie quant à la position du Guide de la Révolution libyenne" qui a promulgué une grâce présidentielle au profit de plus de 30 détenus algériens en 2008, de 28 détenus pendant le premier semestre de l'année 2009 et récemment de 33 autres détenus. L'initiative du colonel Maammar El Gueddafi est "noble et traduit les bonnes relations qui lient l'Algérie à la Libye", a précisé le ministre ajoutant que "la grâce n'est pas un droit, d'autant que les détenus concernés ont été condamnés à la peine capitale ou à la perpétuité pour des crimes très lourds dont le trafic de stupéfiants". Le ministre a, également, effectué une visite aux différentes parties et services de l'établissement d'El Harrach accompagné du procureur général, du président de la cour d'Alger et du directeur général de l'établissement, et saisi l'occasion pour donner des conseils et quelques orientations sur l'amélioration des conditions carcérales et la prise en charge des détenus au niveau sanitaire, psychologique et éducatif. Construit en 1910 sur une superficie de 40.006 mètres carrés, l'établissement d'El Harrach accueille actuellement 3 283 détenus dont 1 423 condamnés définitivement et 1 860 en détention préventive. Parmi ce nombre figurent 67 mineurs et 165 femmes. Lotfi C.