Ibn al-H'âdjdj al-Tlamsanî, dont nous avons cité une invocation magique, était lui-même passé maître dans l'art de la magie. Son ouvrage comporte le récit d'expériences personnelles, dont cette tentative, auprès d'un magicien réputé d'obtenir l'invocation suprême. Cette invocation, véritable sésame pour pénétrer dans le monde de la magie permet d'ouvrir les portes du monde surnaturel et de faire obtenir, à celui qui en détient le secret, tout ce qu'il désire. Le texte que nous reproduisons et qui relate sa longue quête, a été traduit par l'ethnologue français E. Doutté qui a consulté, à la fin du XIXe siècle, son ouvrage,Chumûs el ‘anwâr wa kuoûz el asrâr, (Soleil des lumières et trésor des secrets), dont nous avons déjà cité une invocation. Le texte est donné comme une aventure réellement vécue, mais les éléments merveilleux qu'il comporte, incitent plutôt vers un récit fictif. De toute façon, les ouvrages de magie comportent de nombreux récits merveilleux dont l'auteur est partie prenante. «J'ai cherché pendant vingt ans, écrit Ibn el-H'âdjdj, la formule de cette invocation toujours exaucée dans le plus bref délai : «J'interrogeais tout le monde dans mon désir de la trouver, bref je la recherchais de toutes les façons ; je la trouvai enfin près d'un homme de l'Irâq, à Baghdâd, qui accomplissait avec elle des prodiges extraordinaires.»