Après avoir réalisé un prodige avec l'invocation magique, Ibn al-H'adjdj demande au magicien de la lui apprendre. «Je te l'apprendrai, me dit-il, à la condition que tu gardes le secret ; les prodiges que tu as vus, s'opèrent par la vertu de l'invocation de la sourate du soleil et de sa clarté. Il faut pour cela, que tu séjournes encore quelque temps près de moi. Je restai près de lui encore environ cinq ans ; alors il me fit prendre l'engagement que je ne la révélerai jamais, si ce n'est à quelqu'un de pieux, et, il me l'enseigna. Je la pratiquai et je la gardai soigneusement sans la communiquer à personne. Mais lorsque ma tête commença à grisonner et que j'entendis l'appel de la voix du Juste, je connus que c'était là un signe avant-coureur de ma fin, je demandai à Dieu de me donner la force de composer ce livre et d'en faire un trésor de secrets pour les initiés : Dieu voulut bien m'inspirer et m'assister dans la recherche de la vérité et j'ai placé dans mon livre cette invocation bénie et sans pareille. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le Maître : je n'ai connu parmi les hommes de la science personne d'aussi capable que lui de conserver les secrets de la science lumineuse et des dons divins, si ce n'est un autre homme du pays d'Alger que je trouvai opérant avec l'invocation dite dehrouchiyya : il en obtenait des effets prodigieux et me l'enseigna aussi.»