Résumé de la 1re partie n Une fumée noire s'élève. Le père Maheu a une exclamation : bon sang, les enfants ! On cherche de l'eau, il n'y a que celle de l'abreuvoir, on cherche un récipient, on ne découvre qu'un seul seau. Une chaîne dérisoire s'organise. Le père Maheu, lui, va ouvrir l'étable et l'écurie pour sauver au moins les bêtes. Celles-ci s'échappent au grand galop, manquant de l'écraser. Il retire le collier du chien, qui détale à son tour. Au même moment, la sirène des pompiers retentit. Il se précipite à leur rencontre, ainsi que les autres, qui abandonnent leur chaîne inutile. Sans le savoir, tous viennent de sauver leur vie. A peine se retrouvent-ils à l'extérieur du bâtiment qu'une explosion épouvantable retentit. Tous sont jetés à terre par le souffle, suivi d'une pluie de projectiles qui s'abat dans toutes les directions. Par chance, les pompiers étaient encore dans leur véhicule. Ils peuvent donc sortir sans dommage, une fois le déluge passé. Leur premier soin est de porter secours aux victimes de l'explosion. Tous ont été blessés sans gravité, ce qui est un véritable miracle. Puis les pompiers se dirigent vers la ferme mais, de ce côté-là, il n'y a plus rien à espérer. L'habitation est complètement détruite. Il n'y a plus un mur debout. Cela fait penser aux bombardements récents de la guerre. On retrouve sans mal le corps calciné du petit Christian, mais celui du plus jeune, Rémy, est introuvable. Les gendarmes arrivent à leur tour et prennent la direction des opérations. Ils sont placés sous le commandement du capitaine Leguellec. Ils font les premières constatations, tandis que les habitants des environs, alertés par le tocsin qui sonne à tous les villages, ne cessent d'arriver pour prêter main-forte aux secours... Le soir, le capitaine Leguellec a la pénible mission d'accueillir les époux Gaboriau à leur retour de Vannes. Le malheureux couple est effondré. — On ne pouvait pas faire autrement. On n'est pas assez riches pour se payer un domestique et il fallait bien qu'on vende nos carottes à Vannes. Le capitaine Leguellec ne fait pas de commentaire. Il ne va pas accabler ces pauvres gens, même s'il pense qu'ils ont été pour le moins négligents. — Où étaient les enfants ? — Christian au premier étage et le petit dans son berceau au rez-de-chaussée. — Quand les pompiers sont arrivés, il y a eu une explosion. Il y avait des produits détonants dans la ferme ? M. et Mme Gaboriau baissent la tête, ravagés par la douleur et le remords. — Oui, du bore. On avait été en prendre au block-haus. C'était pour faire sauter les souches. Le bore est un explosif extrêmement dangereux que les Allemands avaient entreposé dans certaines parties du Mur de l'Atlantique. Bien que ce soit formellement interdit, beaucoup de paysans en avaient récupéré pour leurs besoins personnels, avant que passe le service de déminage. — Et il était où, ce bore ? La réponse vient dans un souffle — Dans la grande pièce. — Là où était Rémy ? — Oui... Après un long silence, le capitaine de gendarmerie poursuit ce dialogue extrêmement pénible. — Nous avons retrouvé le corps de Christian, mais pas celui de Rémy. Il y a peut-être encore un espoir. — Comment cela ? — Qu'il ait été enlevé. — Enlevé ? Mais par qui ? — Par celui qui a mis le feu. — C'est un incendie criminel ? — Cela ne fait aucun doute. — Mais qui ? Qui ? La réponse ne va pas tarder à arriver. Le téléphone sonne à la gendarmerie. Il s'agit du docteur Lefaucheux, médecin-chef de l'asile psychiatrique de Vannes. (à suivre...)