Objectifs n Obama réunit Israéliens et Palestiniens, engageant son autorité pour les pousser à se parler pour la première fois face-à-face, seul résultat attendu de cette rencontre. L'événement prévu pour aujourd'hui aura le mérite de mettre en présence les dirigeants israélien et palestinien qui ne se sont jamais rencontrés depuis que Netanyahu a pris ses fonctions le 31 mars dernier. Mais «nous ne plaçons pas d'attentes grandioses dans une seule rencontre, si ce n'est, comme le Président l'a dit dès le premier jour, de continuer le dur travail accompli et la diplomatie qui doit être menée au quotidien pour parvenir à une paix durable», a reconnu le porte-parole d'Obama, Robert Gibbs, laissant craindre une séance photo et guère plus. Le communiqué de la Maison-Blanche annonçant ces entretiens disait bien lui-même qu'il ne s'agissait pas de relancer les négociations, mais de créer les conditions d'une relance. Or c'est bien une reprise des négociations arrêtées depuis plusieurs mois que le gouvernement américain espérait initialement annoncer à la faveur d'un sommet Abbas-Netanyahu-Obama. «L'aspect le plus important de cette rencontre, c'est qu'elle ait lieu», a abondé le vice-ministre israélien des Affaires étrangères. Un haut responsable palestinien a expliqué, sous le sceau de l'anonymat, que si la rencontre avait lieu, c'était pour ne pas décevoir le gouvernement américain. Il n'est pas question de reprendre les négociations, arrêtées fin 2008, tant que Netanyahu n'arrête pas totalement la colonisation en Cisjordanie occupée, a-t-il dit. Netanyahu refuse de geler complètement la colonisation. La Maison-Blanche espérait qu'Obama pourrait présider à New York à une relance des négociations. Mais la mission menée la semaine dernière par son envoyé spécial au Proche-Orient, George Mitchell, n'a pas réussi à surmonter de profondes divergences, malgré ses navettes entre Abbas et Netanyahu. La tenue de ce sommet à New York est restée incertaine jusqu'à samedi dernier, quand la Maison-Blanche l'a annoncée officiellement. La question n'est plus de savoir comment atténuer les profondes divergences sur la colonisation israélienne, les frontières d'un Etat palestinien, le statut de Jérusalem ou le sort des réfugiés palestiniens, mais comment relancer les négociations? Et aucune des trois parties américaine, israélienne et palestinienne, ne veut placer de trop grands espoirs dans cette réunion dans laquelle Obama tentera de mettre tout le poids de la présidence américaine et son autorité personnelle dans la balance. Son prédécesseur, George Bush, a été accusé de se préoccuper trop tard de la paix israélo-palestinienne. Obama a promis, lui, d'en faire immédiatement une des grandes priorités d'une présidence placée sous le signe de l'engagement américain en faveur de la réconciliation. La réunion d'aujourd'hui n'est pas sans risques pour lui. A défaut d'autres résultats, il pourra toujours se prévaloir d'avoir mis face-à-face Abbas et Netanyahu Mais, huit mois après son investiture, sa diplomatie est soumise à un examen de moins en moins indulgent. Malgré les appels insistants d'Obama au gel de la colonisation, Netanyahu ne s'est pas exécuté.