Habitudes n Les Algériens ont différentes façons de passer la fête de l'Aïd, pour les uns c'est une affaire de goût, pour d'autres cela relève particulièrement de la tradition. Chacun a sa manière de fêter l'Aïd. En dehors de sa dimension spirituelle, les Algériens tout comme les autres musulmans à travers le monde, passent différemment cette fête. Certaines personnes sont habituées à faire la tournée de la famille le premier jour, d'autres préfèrent effectuer cette visite le second jour. D'autres encore se contentent d'échanger des sms. Comme de coutume, beaucoup de familles algériennes vont se recueillir sur la tombe d'un proche. Ghenima, la cinquantaine passée, nous révèle qu'à chaque premier jour de l'Aïd el-fitr elle se rend au cimetière où est enterrée sa mère décédée il y a 4 ans. Bien sûr, ce n'est pas tout, cette dernière distribue de la galette et bien d'autres denrées alimentaires aux familles nécessiteuses de son entourage. Quant à Hamid, il nous dira : «Depuis la mort de mon père, suite à une grave maladie, il ne se passe pas un Aïd el-fitr sans que j'aille visiter sa tombe, et c'est seulement après que je me rends chez les autres membres de la famille. Interrogé sur la question, «El-Hadj Omar» – tel est le nom que lui ont donné les habitants de son quartier – nous fait part de sa première journée de fête : «le matin de l'Aïd el-fitr, je prends mon petit déjeuner, de préférence des dattes, avant de me rendre à la mosquée à pied et cela, conformément à la Sunna.» «Le Prophète ne sortait pas le jour de la fête de l'Aïd el-fitr avant d'avoir mangé des dattes, il en mangeait un nombre impair», selon l'imam Malik ibn Anass qu'Allah soit satisfait de lui. «Ensuite, je participe à la prière collective à la mosquée Rahma, comme chaque année. Imaginez l'importance de cette prière qui unit les cœurs de tous les musulmans à travers le monde, qui prieront ensemble !», s'enthousiasme ce vieux. On se congratule, on se serre la main, on s'embrasse en prononçant taqqabala allâhu minnâ wa minkum (Qu'Allâh agréé notre jeûne et le vôtre) et Aïd moubarak (Aïd béni). «Je ne voudrais pas priver mes enfants de la joie de cette fête religieuse car c'est aussi la leur !», lance Leïla, la trentaine, mère de trois enfants. «Bien entendu, je leur prépare des makrouts, des baqlawas et particulièrement des samsas pour ma belle-mère qui ne peut s'en passer en cette journée sacrée. Mon mari n'aime pas trop les gâteaux… il préfère le couscous, mieux encore, il aime partager ce repas convivial avec tous ceux qui voudront bien venir se joindre à la famille… «Nous prévoyons toujours quelques couverts en plus», poursuit Leïla. Fatouma, la soixantaine, révèle qu'elle est très heureuse de recevoir sa fille Ourida qui vient chaque année de France pour passer la fête chez elle. Pour elle, l'Aïd est une récompense de Dieu après un mois de jeûne, les musulmans doivent tirer de ce mois d'abstinence d'énormes leçons d'humanité et de générosité envers les pauvres et les démunis. Finalement, c'est une occasion qui pousse les musulmans à réfléchir sur les bonnes actions accomplies pendant le mois sacré de Ramadan…», conclut-elle.