Ibn al-H'adjdj poursuit, à propos du maître qui possède l'invocation suprême : «Il s'en servit pour se révolter et s'empara du pays de Bagdad ; il étendit même son autorité jusque sur la plus grande partie de l''Irâq. Lorsque je le connus, il n'avait pas encore conquis le pouvoir ; je l'entretins d'abord de la science et il me dit : «Il y a dans la science des merveilles et des prodiges». Je lui dis : «O maître, par Dieu, fais-moi voir quelques-uns de ces prodiges». Il me répondit : «Si tu t'engages à ne rien révéler, tu verras des merveilles...». Lorsque j'eus pris place dans l'embarcation et que nous eûmes navigué pendant une heure, nous arrivâmes à une île dans laquelle se trouvait une ville d'une blancheur éclatante, comme on n'en a jamais vu et dans laquelle habitaient les filles des rois des génies (djinn)». «En voyant cela, continue Ibn al-H'adjdj, je craignis pour ma vie et je m'écriai : «maître, je t'en conjure par le Dieu sublime, ramène-moi à l'endroit d'où nous sommes partis». — «N'as-tu pas demandé, me répondit-il, à voir les merveilles de la science ?» Alors il prononça des paroles que je ne compris pas et voilà que la tasse se trouva pleine d'eau comme avant. «Maître, lui dis-je, par Dieu et par le Prophète, enseigne-moi comment tu as obtenu ces prodiges ?».