Paradoxe n Pourquoi le nombre d'horlogers a diminué alors que le volume de montres a augmenté ? La réponse est simple et complexe à la fois. Les horlogers qui avaient pignon sur rue, étaient, il y a deux décennies, horlogers de père en fils et, à l'évidence, maîtrisaient parfaitement leur art. Ils pouvaient passer deux jours, voire une semaine, pour démonter et remonter une pièce particulière au système extrêmement délicat. On pouvait assister alors à un véritable travail de chirurgie tout en minutie et en délicatesse : ces pièces étaient en général fabriquées en Suisse dans une série limitée. C'étaient soit des montres à gousset style grand-père, soit des horloges qui étaient en elles-mêmes des œuvres d'art, soit, enfin, des montres-bracelets de très grande qualité du genre Omega, par exemple. Ce temps apparemment est bien révolu. Aujourd'hui, les montres sont pratiquement vendues au kilo. La fabrication industrielle de ces articles dans les cinq continents a, bien sûr, dévalué leur qualité. L'horlogerie, actuellement, n'est plus ce qu'elle était. Ceux qui squattent ce métier n'ont d'horloger que le nom et leurs interventions se limitent, dans la plupart des cas, à resserrer un bracelet, une pile ou changer un cadran. Et quand la réparation est «pointue» et demande plus de technicité et la connaissance parfaite du métier, ils vous diront tout simplement de changer de montre… Un autre métier tout aussi noble que le précédent n'est plus pratiqué de nos jours, il est même oublié. Le métier de «delala». Ce job qui se pratique dans l'intimité des familles consiste à proposer de maison en maison des bijoux à la vente, lesquels bijoux ne sont vendus qu'aux plus offrants. C'est la «delala» qui se charge de l'opération après avoir contacté plusieurs foyers. A charge pour elle de taire le nom de la propriétaire qui a décidé de se délester de son or pour une raison tout à fait personnelle et qui ne regarde pas l'acheteur.