Attachement n Les métiers traditionnels, dans la région du Hodna, ont diversement réagi, s'adaptant tant bien que mal à la demande changeante pour certains, disparaissant pour d'autres. Les plus visibles parmi les artisans encore actifs sont les cordonniers qu'on rencontre un peu partout, occupant les coins névralgiques des quartiers ou de petites échoppes parsemées à travers le tissu urbain des villes et des agglomérations. Hormis quelques passagers dont les savates se retrouvent soudainement abîmées, la clientèle de ces artisans est essentiellement composée d'habitants vivant aux alentours de leur lieu de travail. La fidélisation des clients, soutiennent-ils, est le secret de la survie de leur activité au point que certains savetiers refusent d'abandonner un coin exposé au soleil et à la pluie pour une boutique éloignée qui leur ferait perdre leurs habitués. Les horlogers semblent, eux aussi, avoir «la peau dure» dans la capitale du Hodna. Pour preuve, il suffit de faire un tour du côté de la vieille cité d'El-Aargoub, un quartier qui concentre à lui seul une dizaine de boutiques d'horlogers. Les articles réparés, souvent avec succès par «ces grands maîtres artisans», sont généralement les montres de gousset et les réveils mécaniques. Ces ouvriers excellent notamment dans la réparation des très vieux réveils dont ils conservent un important stock de pièces de rechange. Ces dernières années, un nouvel essor tout particulier a été pris par le métier de matelassier qui, pourtant, a introduit, dans le rembourrage, des chutes de tissus au lieu de la laine de mouton comme par le passé. Les tailleurs spécialisés dans la confection de burnous et de kachabia rouvrent leur boutique à l'approche de l'hiver. Certains travaillent à domicile. Ces derniers artisans ne savent généralement coudre que ces deux articles, mais ils le font avec un doigté qui ferait pâlir d'envie les meilleurs couturiers. Contrairement à tous ces métiers, la sellerie a fini par dépérir avec la disparition des élevages équins et la perte des traditions équestres de la région. Le tissage traditionnel des tapis a sensiblement régressé. La fermeture des deux unités de M'sila et de Bou Saâda depuis dix ans est révélatrice du déclin de ce métier dont les produits de très haute qualité n'ont pas su se faire une place sur le marché, faute de stratégie commerciale efficace, notent les spécialistes de ce créneau.