La 7e journée aura été marquée par l'inauguration de deux nouvelles pelouses en gazon synthétique quatrième génération, celles du stade de l'Unité maghrébine à Béjaïa et d'Ahmed-Zabana à Oran. La première a déjà accueilli hier le match derby opposant la JSMB à la JSK, après une polémique entre les deux clubs concernant les travaux de pose de ce nouveau revêtement et qui, selon le président Hannachi, n'étaient pas encore achevés à 100% pour recevoir ce match entre les deux formations kabyles. Côté béjaoui, c'était la course contre la montre et une pression sur l'entreprise réalisatrice du projet (Ets Derriche) qui a même essuyé les insultes des supporters ! Pour sa part, le MC Oran renouera avec le stade Zabana avec une nouvelle aire, cette fois sans grands fracas. Mais le propos n'est pas là, car le «problème» réside dans le choix du revêtement et cette option pour le synthétique des responsables du sport en Algérie. Un choix de facilité car tous les spécialistes et les grands footballeurs de ce monde vous le diront : aucun terrain en gazon artificiel, de quelque génération qu'il soit, ne peut égaler un bon terrain en pelouse naturelle. Et puis, tout le monde se trompe : un terrain en gazon naturel n'est pas aussi coûteux ou compliqué dans son entretien par rapport à un terrain en synthétique. Nous l'avons d'ailleurs demandé à deux spécialistes, l'un algérien, Chennid, dont l'entreprise a réalisé le stade du 5-Juillet, et Hans Rienks, le patron de la société Queens Gras qui a importé la pelouse de ce stade, et tout les deux ont un dénominateur commun : ils font également dans le synthétique ! Rienks nous dira : «Je comprends que pour certains pays, pauvres ou dont le climat est rude, on opte pour le gazon artificiel, mais pas pour l'Algérie qui jouit d'un climat favorable et surtout de bonnes terres. L'Algérie est capable d'avoir de très beaux stades en gazon naturel, faut-il seulement qu'elle fasse un apprentissage minimum dans l'entretien de ce type de terrain. A Constantine, ce n'est pas le littoral, et pourtant le terrain a bien réussi.» Quant à Chennid, il nous expliquera la différence entre les deux revêtements : «Concernant la différence entre le gazon artificiel et le naturel, le premier a pour objectif d'atteindre les qualités du second, ce qui prouve que le synthétique est de moindre qualité que le naturel. Cela est connu, et le gazon naturel est préféré de loin par les footballeurs, notamment ceux qui évoluent dans le haut niveau. Il y a même eu des essais avec des gazons mélangés (synthétique et naturel), mais cela a été un fiasco. Les gens pensent également qu'avec du synthétique on a moins de travaux d'entretien et donc moins de coût, mais ils se trompent, car c'est le contraire. Ce type de terrain exige un outillage spécifique, un arrosage, du nettoyage et autres travaux. J'ajouterais que la durée de vie d'un gazon synthétique est moindre (10 à 15 ans), surtout s'il n'est pas bien entretenu, par rapport à une pelouse naturelle qui peut aller jusqu'à 30 ans d'âge. Sans compter qu'avec un simple fumigène, on peut brûler le synthétique en quelques secondes ! D'où la différence de coût : au départ, un gazon naturel coûte moins cher, et sur la durée c'est la même chose. Notre groupe fait également dans le gazon synthétique, mais nous n'en sommes pas du tout partisans. Ce que je peux dire, c'est que le public algérien est couvert pour 24 mois et qu'en cas de pépins, le gazon sera enlevé et immédiatement remplacé.»