Emeutes n La moindre coupure d'électricité peut déclencher une agitation incontrôlable. Cela s'est vérifié l'été dernier. La température a atteint des degrés insupportables. Les citoyens, qui ont déjà du mal à supporter la canicule ont été mis à rude épreuve du fait du manque d'eau et des coupures d'électricité mais aussi des nombreux foyers d'incendie enregistrés. En effet, plusieurs milliers d'hectares de forêts, et d'arbres fruitiers sont partis en fumée dans plusieurs wilayas du pays. Les citoyens des localités touchées par ce phénomène ont vécu un véritable enfer. Plusieurs propriétaires ayant perdu leurs biens dans ces incendies, n'ont pas décoléré et sont montés au créneau pour dénoncer la mise à feu des massifs forestiers. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la vague des incendies enregistrés surtout durant le mois de juillet, a suscité la réaction et la colère des habitants de certaines localités. On se rappelle les émeutes qui ont éclaté dans la commune de Tadmaït (18 km à l'est de chef-lieu de wilaya), après que des citoyens eurent surpris en flagrant délit deux éléments de la garde communale en train de mettre le feu à la forêt de Sidi Ali Bouneb. Les habitants en colère ont passé les deux agents à tabac. Les jeunes, tout furieux, ne se sont pas contentés de «punir» sévèrement ces deux pyromanes, mais ils ont même procédé à la fermeture de la RN12 reliant Tizi Ouzou à Alger. Il est à noter que ce n'est pas la première fois que les citoyens se sont élevés contre les feux de forêt dans cette wilaya. En 2007, c'étaient les habitants de la municipalité d'Ath Zmenzer, dans la daïra de Beni Douala qui ont manifesté leur colère à la suite des incendies qui ont ravagé leur localité et qui avaient fait 6 morts et détruit plusieurs maisons et des centaines d'oliviers. Le manque d'eau a aussi poussé les gens dans plusieurs localités à se révolter. Que ce soit à Alger, Tizi Ouzou, Djelfa, Béjaïa ou dans d'autres régions, le problème du manque de cet élément vital persiste même si des améliorations sont à signaler. Les inopinées coupures de l'électricité causent, elles aussi, des désagréments aux citoyens et endommagent les appareils électroménagers. Sonelgaz, qui a toujours été mise à l'index dans plusieurs localités, procède parfois à des délestages sans aviser les citoyens. Ce qui provoque un sentiment de mécontentement chez les citoyens. Néanmoins, ce ne sont pas seulement ces manques d'eau et ces coupures d'électricité qui provoquent l'émeute. Parfois, c'est l'absence de l'autorité devant la banalisation de la violence de rue qui pousse les citoyens à se révolter. Faute d'une intervention ferme de la force publique dans certains conflits, des citoyens sont contraints de se faire justice eux-mêmes. Par exemple, il y a quelque temps, les citoyens du village Akouadj, dans la localité d'Aït Aïssa Mimoun (10 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou) ont attaqué une sablière se trouvant près de RN72 reliant Tizi Ouzou à Tigzirt. Ils ont imputé au propriétaire la responsabilité de la mort d'un jeune homme de 23 ans dans un puits de l'oued Sébaou. Outre la fermeture de la route, les villageois ont détruit le matériel (camions, et autres engins d'extraction du sable) qu'ils ont trouvé sur les lieux. Les services de sécurité n'ont pas pu calmer les villageois qui ont demandé fermement et simplement la fermeture de cette sablière.