Résumé de la 4e partie n Carlos est identifié – Ilitch Sanchez Ramirez – et sa biographie sort vraiment de l'ordinaire… La publication de la photographie de Carlos par la presse du monde entier a une conséquence décisive en Angleterre. Un Londonien, Barry Woodhams, fiancé à une Basque espagnole, Angela Otoala, vingt-deux ans, reconnaît un garçon qu'elle fréquentait au moment où ils se sont rencontrés. Inquiet, il se rend, en son absence, dans le studio de sa fiancée. Ce qu'il découvre l'horrifie. Dans un sac, il y a plusieurs kilos de gélinite, un explosif très puissant, des pistolets, trois grenades, un passeport chilien au nom de José Muller-Bernal, un permis de conduire koweïtien et une liste de personnalités juives habitant Londres, dont le violoniste Yehudi Menuhin et Joseph Edward Sieff. Ce dernier nom a été barré. Affolé, Barry Woodhams prévient la police, déclenchant une enquête de grande envergure menée par la Special Branch de Scotland Yard, la police secrète anglaise. Angela Otoala est aussitôt interrogée. Elle se présente comme étrangère à l'affaire. — J'ignorais le contenu de ce sac. J'ai connu Carlos l'année dernière à Paris, dans un restaurant où je travaillais. C'était un jeune homme charmant, cultivé, qui m'a dit être un économiste péruvien. Nous nous sommes retrouvés à Londres. Je lui avais communiqué mon adresse. — Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ? — Il y a quinze jours. Il est venu pour me souhaiter mon anniversaire. — Vous êtes sa maîtresse ? — Non, mais je sais qu'il en a une à Londres. Je ne la connais pas. Malheureusement pour Angela Otoala, les policiers découvrent chez elle une lettre de Carlos, postée de Paris le lendemain même du crime de la rue Toullier : «Les choses se sont gâtées pour moi. Il vaut mieux que je disparaisse. Ne téléphone pas encore à mon amie. Je pars en voyage pour une durée indéterminée. J'espère être bientôt de retour. Quant au Chiquitin, je l'ai envoyé dans un monde meilleur pour le punir de sa trahison.» Chiquitin, «petit» en espagnol, désigne évidemment Moukarbal. Le fait que Carlos avoue son crime à Angela prouve à quel point elle est impliquée dans ses activités. D'autre part, puisqu'il lui demande de ne pas lui téléphoner, elle connaît, contrairement à ce qu'elle a affirmé, l'identité de sa maîtresse à Londres. Angela Otoala est arrêtée et livre le nom de cette dernière : Maria Toban de Romero, trentre-quatre ans, juriste à l'université de Bogota, et celui d'une autre maîtresse, Maria Penhairo, citoyenne brésilienne résidant dans le Hampshire. Les deux femmes sont longuement interrogées mais, contrairement à Angela, elles semblent étrangères aux activités du terroriste... A ce stade de l'enquête, on peut s'interroger sur le nombre de conquêtes féminines de Carlos, qui est loin d'être un apollon. Il est certainement doué d'une faconde naturelle, mais il a été établi que, dans ses cours de guérilla, il avait appris les techniques de séduction : choisir des femmes naïves ou des étudiantes engagées. Comme pour tout le reste, Carlos n'a pas tardé à se montrer un spécialiste... En attendant, il court toujours et la traque à l'échelle mondiale organisée contre lui suscite les plus folles rumeurs. On le signale en Angleterre, à Paris, au Liban, en Irak... A Londres, un blanchisseur l'a vu dans sa boutique en compagnie d'un Sud-Américain : Ce n'était pas la première fois qu'il venait, mais cette fois-ci il avait l'air nerveux... (à suivre...)