Stratégie n En décidant d'interdire les crédits à la consommation, le gouvernement «veut booster une économie nationale souffrante». L'interdiction des crédits à la consommation, décidée par le gouvernement, entrée en vigueur depuis quelques semaines, a fait couler beaucoup d'encre et suscité bien des réactions. Cette décision est présentée par le gouvernement comme une disposition qui permettra de lutter contre l'endettement des ménages. Cependant, et d'après plusieurs analystes, l'objectif principal recherché par cette loi est de freiner les importations de véhicules. Même si ces dernières ont baissé de 10,5% au cours du premier semestre 2009 par rapport à la même période de 2008, leur facture est jugée encore importante. En effet, l'Algérie a importé plus de 153 000 véhicules au cours du premier semestre 2009 contre plus de 171 000 unités pour le premier semestre de 2008. Néanmoins, la valeur des véhicules importés n'a pas baissé en 2009. Au contraire, elle est passée de 128 069 milliards de dinars au premier semestre 2008 à 142 234 milliards de dinars au cours de la même période en 2009. Les concessionnaires, une trentaine environ, ont importé plus de 143 000 véhicules durant les six premiers mois de l'année en cours contre 160 754 à la même période en 2008. Les particuliers n'ont importé que 9 315 véhicules au premier semestre 2009 contre 10 500 à la même période de l'année 2008. Concernant les ventes, c'est Renault Algérie qui vient en tête avec 20 886 véhicules vendus suivi de Hyundai avec 17 002 unités, Toyota Algérie avec 15 413 et Peugeot Algérie qui a écoulé 13 657 véhicules. Concernant l'endettement des ménages, il faut dire que le crédit à la consommation contribue à l'aggraver. En 2008, selon l'Association des banques et des établissement financiers (ABEF), les ménages algériens se sont endettés à hauteur de 100 milliards de dinars (1,3 milliard de dollars environ), ce qui représente 3% des importations de l'année de 2008 évaluées à 40 milliards de dollars, soit une progression de 25% par rapport à l'année de 2007. D'après le ministre des Finances, l'annulation des crédits à la consommation, surtout ceux liés à l'achat des véhicules, vient pour alléger la facture d'importation et protéger l'économie nationale. Selon lui, sur l'année 2008, la facture a été de 3,5 milliards de dollars pour l'importation de véhicules de tourisme et utilitaires. «En interdisant le crédit à la consommation, le gouvernement veut réguler le marché d'importation des véhicules et favoriser l'investissement sur le marché national et les ménages pourront trouver sur le marché domestique des véhicules produits en Algérie avec des conditions préférentielles», estime Karim joudi.