Résumé de la 1re partie n Les six frères, en voyant la transformation de Farahaly, décident, eux aussi, d'aller voir Zanahary. Quand vous entrerez dans la demeure de Zanahary, s'il n'est pas là, saluez sa femme, et si on vous donne à boire, ne touchez pas la cruche. — Ça va bien ; ne craignez rien, c'est comme si nous y étions déjà et après toutes ces recommandations nous allons être puissants ! Les six frères se mirent donc en route, et quand ils virent les délicieuses cannes à sucre, ils s'écrièrent : «Oh ! comme elles sont mûres et juteuses ! Une chacun, qui s'en apercevra ?» Un peu plus loin, ils virent les moutons : «Ils sont si gras, et il y en a tellement ! Si nous n'avons rien à manger, nous ne pourrons jamais arriver au bout de notre voyage.» Donc, ils tuèrent un mouton et le mangèrent. Ensuite, ils virent les oranges, et comme ils avaient soif, ils en cueillirent plusieurs, et quand ils passèrent devant les bœufs, ils furent étonnés de leur grosseur et ne purent s'empêcher de leur jeter des pierres. A la source dorée, ils burent à satiété et, quand ils entrèrent dans la demeure de Zanahary, ils ne saluèrent pas sa femme, mais lui demandèrent grossièrement à boire ; et quand on leur présenta la cruche, ils la saisirent par l'anse et la vidèrent entièrement. Alors Zanahary entra. — Que venez-vous chercher ici, vous six ? Les frères firent un profond salut et dirent : «Nous sommes venus, seigneur, pour que vous fassiez de nous des géants». — Avez-vous vu mes cannes à sucre en venant ? — Oui, mais nous n'en avons pris qu'une chacun. — Avez-vous vu mes moutons ? — Oui, et nous avions si faim que nous en avons mangé un. — Avez-vous vu mes oranges ? — Oui, et nous avions si soif que nous en avons cueilli quelques-unes. — N'avez-vous pas jeté de pierres à mes bœufs ? — C'est celui-ci qui en a jeté, dirent cinq des frères en montrant l'aîné. — Quand ils sont entrés, vous ont-ils saluée, madame ? — Non, dit la femme. — Et quand ils ont bu, ont-ils pris la cruche eux-mêmes ? — Oui, dit la servante. Alors Zanahary fronça les sourcils et leur dit : — Vous vous êtes conduits comme des animaux privés de sens, devenez des animaux. Aussitôt l'aîné devint un lézard, le second un serpent, le troisième une grenouille, le quatrième un crapaud, le cinquième, un caméléon et le sixième une chauve-souris, et ils se sauvèrent dans la forêt. Faralahy hérita de leurs biens et devint riche et puissant. Et les Malgaches terminent l'histoire par ce proverbe : «Que celui qui est laid ne se décourage point et celui qui est beau ne soit point orgueilleux.»