Impatience n Un jour, alors qu'il revenait de la chasse, il s'arrête devant une fontaine. Or une vieille femme, connue pour sa méchanceté, était là. Autrefois, il y a de cela longtemps, vivait un roi qui n'avait pour tout enfant qu'un fils prénommé Ali. C'était un garçon très beau et très intelligent. Il était également très bon, mais il avait un caractère fougueux. Il se battait pour un oui ou pour un non et, quand on le bousculait, il piquait des colères terribles. Son père était fier d'avoir un garçon aussi beau et aussi intelligent, mais il lui reprochait souvent son mauvais caractère. — Il ne te vaudra que des ennuis ! Tu devrais modérer tes propos et te montrer conciliant avec les gens ! — Je ne peux supporter qu'on me manque de respect ! — Ce n'est pas en te battant ou en te mettant en colère que tu défendras ton honneur de prince ! Un jour, alors qu'il revenait de la chasse, il s'arrête devant une fontaine. Or une vieille femme, connue pour sa méchanceté, était là. Elle remplissait une cruche, mais voyant le jeune homme arriver, elle cherche à le provoquer. Elle jette un coup d'œil sur lui et s'écrie : — Tu dois être pressé que je remplisse ma cruche ! — J'attendrai que tu finisses ! Elle a rempli sa cruche, mais aussitôt en répand le contenu par terre. — Que fais-tu ? demande Ali. — J'ai cru voir des têtards… Le jeune homme commence à s'irriter. — Alors, presse-toi, mon cheval à soif, je dois lui donner à boire ! — J'étais là avant toi ! — je te prie de faire vite. Elle remplit sa cruche, et, de nouveau, en répand l'eau. — Que fais-tu ? — J'ai cru voir des serpents ! Et elle tend de nouveau la cruche à la source. — Laisse-moi abreuver mon cheval, tu auras tout le loisir de remplir ta cruche, plus tard ! — Non, j'étais là avant toi ! — Je ne prendrai pas beaucoup de temps ! — Pas question ! Ali s'emporte. Il la bouscule et abreuve son cheval. La vieille est furieuse. Elle se met à crier : — Pour qui te prends-tu ? Tu n'as pas le droit de me bousculer de la sorte ? — Tu ne voulais pas entendre raison ! Elle pointe vers lui un index menaçant. — Tu n'es qu'un vaurien ! Tu te crois fort et beau, on croirait que tu viens d'épouser la belle Hinda ! Ali oublie aussitôt la source. — Dis-moi, qui est la belle Hinda ? Et la vieille lui répond. — Je ne te dirai rien ! Elle prend sa cruche et s'en va. (à suivre...)